Guerre en Ukraine : en ciblant la Banque centrale russe, les Occidentaux s’attaquent au pilier de la stabilité économique du pays – Le Monde

Lors du rassemblement contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie, sur la place de la République, à Paris, le 26 février 2022.

Un front occidental totalement uni, des sanctions économiques sans précédent : tandis que l’armée russe ravage l’Ukraine, les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et le Royaume Uni ont annoncé samedi 26 février, tard dans la soirée, de nouvelles mesures, historiques, pour punir la Russie et dissuader – sans grand espoir – Vladimir Poutine de poursuivre son entreprise militaire mortifère.

« La Russie est devenue un paria économique et financier mondial », a estimé un haut responsable américain, dans un point presse. Si les détails opérationnels de ces mesures ne seront précisés que dans les jours à venir, le communiqué cite deux décisions lourdes de conséquences, sur un plan politique et économique : la volonté de couper un certain nombre d’institutions bancaires russes du système d’information financière Swift ; celle de paralyser la Banque centrale en la privant de la capacité d’amortir le choc des sanctions occidentales.

Suivre le direct du samedi 26 février : Guerre en Ukraine : l’offensive russe contre Kiev a commencé, « cette guerre durera », prévient M. Macron

Le premier point a fait l’objet depuis novembre d’innombrables discussions entre Américains et Européens, en raison des effets secondaires redoutables que pourrait avoir une expulsion de la Russie du système Swift pour les économies occidentales. Après l’annexion de la Crimée en 2014, cette arme avait été envisagée, puis abandonnée, pour cette raison. Il y a quelques jours à peine, Joe Biden expliquait qu’elle avait été mise de côté pour l’instant, en raison des réserves européennes. Le carnage déclenché par l’armée russe en Ukraine les a levées, même s’il ne s’agit pas d’une déconnexion totale.

Eviter une crise majeure sur les marchés

L’UE doit maintenant formellement adopter une directive en ce sens, validée dans la foulée par le conseil d’administration de Swift. Samedi, un haut responsable américain comparait l’usage de Swift pour les banques à celle de Gmail pour les particuliers, soit une messagerie incontournable. Les experts se penchent à présent sur la façon de viser avec précision des banques russes n’étant pas essentielles dans les contrats énergétiques, afin de ne pas provoquer une crise majeure sur les marchés et une explosion des prix pour les consommateurs occidentaux. Sont concernées « toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi que d’autres établissements si nécessaire », indique-t-on de source gouvernementale allemande.

Une forte dépréciation du rouble pourrait provoquer une onde de choc dans la société et mettre en question la propagande qui se déverse sur les écrans et les ondes des médias, relais ardents du pouvoir

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