Guerre en Ukraine. Drones iraniens plus nombreux, frappes à Melitopol… Le point sur la nuit – Ouest-France

Le jour se lève en Europe et un 291e jour de conflit armé s’ouvre en Ukraine après le début de l’invasion russe le 24 février 2022. Ce samedi 10 décembre 2022, les autorités russes d’occupation de Melitopol, au sud de l’Ukraine, ont accusé Kiev d’avoir lancé une attaque de missiles sur la ville et d’avoir causé la mort de deux personnes. De son côté, le maire ukrainien déchu de Melitopol a affirmé que de nombreux « envahisseurs » ont été tués dans l’attaque.

Les combats se poursuivent dans la sud et à l’est de l’Ukraine. Les forces armées russes tentent notamment toujours de se rapprocher de Bakhmout, ville que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décrit samedi comme « détruite » par les Russes.

On fait le point sur les événements qui ont marqué ces dernières heures.

CARTE. Guerre en Ukraine. Odessa sans électricité, Bakhmut « détruite »… Le point au 290e jour

Melitopol touchée par des frappes de missiles

Selon plusieurs sources russes et également ukrainiennes, la ville occupée de Melitopol, au sud de l’Ukraine, aurait été ciblée par une attaques de missiles ce samedi 10 décembre.

Comme rapporté par Reuters, les autorités pro-Kremlin qui contrôlent désormais la ville et les autorités ukrainiennes en exil ont affirmé samedi soir que l’Ukraine avait attaqué Melitopol.

Les autorités locales installées par l’occupant russe ont déclaré que deux personnes avaient été tuées et dix autres blessées après une attaque de missile. « Les systèmes de défense aérienne ont détruit deux missiles, quatre autres ont atteint leurs cibles », a indiqué Yevgeni Balitski, le chef des autorités prorusses de Zaporijjia, sur Telegram.

Le maire déchu et exilé de Melitopol, Ivan Fedorov, a de son côté annoncé que nombre d’« envahisseurs » avaient été tués, expliquant sur Telegram qu’une église transformée par les Russes en lieu de rassemblement avait été touchée.

Comme le précise le quotidien britannique The Guardian, Oleksiy Arestovych, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déclaré que Melitopol, ville occupée par la Russie depuis mars, était l’une des clés dans la lutte pour récupérer le sud du pays. « Si Melitopol tombe, toute la ligne de défense [russe] jusqu’à Kherson s’effondre. Les forces ukrainiennes gagnent une route directe vers la Crimée », a déclaré Arestovych dans une interview vidéo sur les médias sociaux.

Les attaques russes par drones iraniens se multiplient

Dans son dernier rapport sur l’évolution du conflit en Ukraine, l’Institut américain pour les études de la guerre (ISW) rapporte que les forces russes auraient mené des attaques contre plusieurs infrastructures critiques au sud de l’Ukraine « en utilisant un nombre nettement plus élevé de drones de fabrication iranienne que les semaines précédentes ». L’ISW relaye des chiffres de l’armée de l’air ukrainienne, qui affirme que 15 attaques de drones Shahed-136 et 131 ont été signalés ce samedi 10 décembre 2022, « notamment dans les régions de Kherson, Mykolaiv et Odessa ».

La ville d’Odessa, notamment prise pour cible dans la nuit du 9 au 10 décembre par une attaque de « drones kamikazes », était d’ailleurs privée d’électricité ce samedi.

L’ISW précise que l’augmentation de l’utilisation de drones de fabrication iranienne dans les attaques russes fait suite à la publication d’un rapport par le média américain NBC selon lequel « de hauts responsables américains ont déclaré que la Russie fournissait un niveau sans précédent de soutien militaire et technique à l’Iran en échange de systèmes d’armes de fabrication iranienne, y compris des drones ».

Dans un dernier bilan, le ministère britannique de la Défense confirme que ce soutien de l’Iran à l’armée russe « devrait s’accroître dans les mois à venir et Moscou offrira probablement à Téhéran un niveau “sans précédent” de soutien militaire en retour ».

Un rapprochement entre la Russie et l’Iran qui inquiète. Les États-Unis, par l’intermédaire John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain, a d’ailleurs appelé l’Iran à « changer de trajectoire ». « Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour dévoiler et perturber ces activités et nous sommes prêts à en faire plus », a-t-il déclaré.

30% du territoire ukrainien aurait besoin d’être déminé selon Kiev

Comme le relaye le média ukrainien Kyiv Independant, les autorités ukrainiennes ont affirmé que plus de 300 000 engins explosifs avaient été retirés du sol du territoire depuis le début de la guerre, selon la vice-ministre de l’Intérieur Kateryna Pavlichenko.

Selon elle, environ 30% du territoire ukrainien a encore besoin d’être déminé aujourd’hui.

Les États-Unis autorisent l’Ukraine a frapper la Russie sur son territoire

Selon le journal américain Times, une source anonyme de la Défense américaine aurait affirmé que le Pentagone n’insistait désormais plus pour que l’Ukraine s’abstienne de frapper des cibles situées sur le territoire russe.

Cette source anonyme précise que le Pentagone aurait changé de perspective en raison des nombreuses attaques russes sur des infrastructures civiles, et que la Défense américaine serait désormais « moins préoccupée » par un risque d’escalade nucléaire.

Le Times affirme même que le Pentagon aurait en quelque sorte donné son « feu-vert » aux attaques de drones sur le territoire russe. L’institut pour les études de la guerre (ISW), précise que « le droit international permet aux forces ukrainiennes de frapper des cibles légitimes même en territoire russe, notamment des cibles à partir desquelles les forces russes lancent des attaques contre les infrastructures civiles ukrainiennes ».