Guerre en Ukraine. Déportation de civils, Marioupol dévasté… Le point sur la nuit – Ouest-France

Après plus de deux mois de guerre en Ukraine, l’armée russe continue de bombarder le Donbass, qui pourrait, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, se transformer en champ de ruines, à l’instar de Marioupol.

De son côté, la vice-Première ministre a accusé la Russie d’utiliser les civils ukrainiens comme des otages, affirmant qu’un grand nombre d’Ukrainiens avait été déportés de l’autre côté de la frontière.

On fait le point sur les événements qui ont marqué ces dernières heures.

Marioupol dévasté

Lors d’un voyage de presse organisé à Marioupol par l’armée russe, des équipes de l’AFP ont pu constater l’ampleur des dégâts dans la ville du sud-est de l’Ukraine.

Entre bâtiments calcinés, navires coulés et éclats d’obus, le port de Marioupol est aujourd’hui complètement dévasté, portant les stigmates du siège qui a fait de la cité stratégique située sur la mer d’Azov, l’un des symboles de l’offensive russe en Ukraine.

Si plus aucun combat n’y a lieu, le fracas des bombardements parvient régulièrement depuis la zone industrielle où se trouve le complexe métallurgique d’Azovstal, ultime réduit contrôlé par les forces ukrainiennes, où plusieurs centaines de militaires et de civils ukrainiens sont retranchés dans des galeries souterraines datant de l’époque soviétique.

L’AFP a pu entendre en matinée et jusqu’au milieu de l’après-midi des bombardements nourris à Azovstal. En début d’après-midi, les explosions n’étaient espacées que de quelques secondes, certaines paraissant particulièrement puissantes. Des colonnes de fumée grise s’élevaient parfois dans le ciel de la zone industrielle.

Autre signe que le danger n’est pas encore tout à fait écarté, des opérations de déminage ont lieu dans la zone portuaire, où des éclats de missiles parsèment le sol. Deux obus qui n’ont pas explosé sont fichés à la verticale dans le goudron. « Les eaux du port et le port lui-même ont été minés. Nous menons des opérations de déminage pour les sécuriser », a expliqué Sergueï Neka, un haut responsable du ministère des Situations d’urgence de l’administration des séparatistes prorusses.

La Russie essaye de détruire le Donbass et ses habitants, selon Volodymyr Zelensky

Selon les mots de Volodymyr Zelensky, Marioupol, autrefois l’une des villes les plus développées de la région, est maintenant un « camp de concentration russe parmi les ruines ».

Dans son adresse vidéo quotidienne, le président ukrainien a également qualifié la frappe russe menée hier sur Kiev pendant la visite du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, « d’humiliation délibérée et brutale », déplorant qu’elle soit restée « sans réponse puissante ».

Dans le Donbass, « les bombardements brutaux constants, les frappes russes permanentes sur les infrastructures et les zones résidentielles montrent que la Russie veut vider ce territoire de tous ses habitants. Par conséquent, la défense de notre terre, la défense de notre peuple, est littéralement un combat pour la vie », a clamé, le président ukrainien.

Volodymyr Zelensky appelle les habitants des villes et villages du Donbass à résister. « Si les envahisseurs russes sont capables de réaliser leurs plans même partiellement, alors ils ont suffisamment d’artillerie et d’avions pour transformer tout le Donbass en pierres. Comme ils l’ont fait à Marioupol. »

À Kharkiv, une grande ville du nord, la situation est « brutale » mais les troupes ukrainiennes et les agents du renseignement « ont eu d’importants succès tactiques », a-t-il fait savoir, sans plus de précisions. De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi dans la deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l’artillerie russe.

Déportation de civils ukrainiens

Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Moscou a tenté d’échanger des civils ukrainiens contre des prisonniers militaires russes, ce qui est interdit par la Convention de Genève.

Iryna Vereshchuk a déclaré à la BBC que son cabinet a refusé cet échange de prisonniers et a demandé à la Russie de renvoyer les civils ukrainiens capturés.

Il existe de plus en plus de preuves que la Russie a déporté de force un grand nombre de civils de l’autre côté de la frontière depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, rapporte la BBC. « C’est pour cela qu’ils ont capturé tous ces otages – des civils, des femmes, des employés des conseils locaux…. pour essayer de les utiliser », a affirmé la vice-Première ministre.

Volodymyr Zelensky accuse les Russes, depuis plusieurs semaines, de déporter des Ukrainiens sur leur territoire.

Selon, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, environ un million de personnes ont été « évacuées » d’Ukraine vers la Russie depuis le 24 février.

La Russie évite un défaut de paiement avec un versement en dollars

La Russie a fait ce qui semble être une volte-face tardive pour éviter un défaut de paiement sur sa dette vendredi, en effectuant un certain nombre de paiements d’intérêts en dollars sur ses obligations à l’étranger, alors qu’elle s’était précédemment engagée à payer uniquement en roubles tant que ses réserves resteraient gelées.

Les 40 milliards de dollars d’obligations internationales de la Russie sont devenus le centre d’une stratégie financière dans le contexte des sanctions occidentales. Les investisseurs et les agences de notation ne s’attendaient pas à ce que la Russie puisse convertir les roubles en dollars avant l’expiration d’un délai de grâce de trente jours la semaine prochaine, ce qui laisse supposer que Moscou se dirigeait vers un défaut historique sur sa dette.

Un haut fonctionnaire américain a confirmé que Moscou avait effectué le paiement sans utiliser les réserves gelées aux États-Unis, ajoutant que l’origine exacte des fonds n’était pas claire.

Depuis que les États-Unis ont sanctionné la Banque centrale de Russie au début du conflit, la Russie n’avait que la possibilité d’utiliser soit de nouveaux revenus provenant d’activités telles que les ventes de pétrole et de gaz, soit des réserves de devises étrangères existantes situées à l’extérieur du pays, explique Le Monde.

Joe Biden s’oppose à l’invitation de Vladimir Poutine au G20

Après l’invitation, par le président indonésien, des dirigeants russes et ukrainiens au sommet du G20 en novembre, les États-Unis ont affirmé, vendredi, que le monde ne pouvait plus traiter Vladimir Poutine comme avant.

Le président américain Joe Biden « a exprimé publiquement son opposition à la présence du président Poutine au G20 », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, saluant cependant l’invitation des Ukrainiens au sommet.

Elle a ajouté que les États-Unis étaient en contact avec les Indonésiens et que l’invitation de la Russie remontait à avant l’invasion, commencée le 24 février.

Il ne « faut pas faire comme si de rien n’était » concernant la participation de la Russie aux sommets internationaux, a également déclaré une porte-parole du département d’État, qui n’a pas dit si Washington refuserait, ou non, de rejoindre la réunion.

Depuis le début de l’offensive militaire russe en Ukraine, les Occidentaux cherchent à isoler la Russie sur la scène diplomatique.

Contrairement à l’Ukraine, la Russie est membre du G20, qui regroupe les plus grandes économies du monde.

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