Guerre en Ukraine : combats à Kharkiv et Kherson, Kiev dans l’angoisse… le point sur l’accélération de l’offensive russe – Le Parisien

Malgré les pressions de la communauté internationale, l’offensive russe en Ukraine se poursuit. Lancés il y a maintenant une semaine, les combats menés par les troupes russes s’intensifient à Kharkiv, deuxième ville du pays. Des troupes aéroportées russes ont débarqué dans la nuit de mardi à mercredi, tandis que l’armée ukrainienne affirme avoir conquis mercredi matin la ville de Kherson au sud du pays. Face à un bilan humain qui pourrait très vite s’alourdir, l’Assemblée générale de l’ONU est appelée ce mercredi à voter sur un projet de résolution destiné à condamner la Russie. Le point sur la situation.

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Les soldats russes débarquent à Kharkiv

Les forces russes progressent. Les soldats ont débarqué dans la nuit de mardi à mercredi à Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine. Des combats ont été signalés dans cette ville de 1,4 million d’habitants proche de la frontière avec la Russie. « Des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv (…) et attaqué un hôpital » local, ont déclaré les forces armées ukrainiennes dans un communiqué sur Telegram. Les secours ont fait état d’au moins quatre morts lors d’un bombardement mercredi matin.

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Un incendie s’est déclaré dans la caserne d’une école de pilotage après une frappe aérienne, selon Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien. « Pratiquement, il ne reste plus de telle zone à Kharkiv où un obus d’artillerie n’a pas encore frappé », a-t-il affirmé. La veille, des bombardements avaient déjà éclaté dans le centre, faisant au moins dix morts et plus de 20 blessés, selon les autorités locales. Une attaque qualifiée de « crime de guerre » par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les soldats russes capturés en Ukraine attendent leurs mères

L’armée ukrainienne invite ce mercredi les mères de soldats russes capturés sur son territoire à venir les chercher, Kiev affirmant avoir fait des dizaines de prisonniers depuis le début de l’invasion du pays par Moscou. « Décision a été prise de rendre les soldats russes capturés à leurs mères si celles-ci viennent les chercher en Ukraine, à Kiev », a déclaré le ministère ukrainien de la Défense dans un communiqué.

Moscou affirme avoir conquis la ville de Kherson

Après des combats acharnés ces dernières heures, l’armée russe a affirmé s’être emparée mercredi matin de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, près de la péninsule de Crimée. « Des unités de l’armée russe ont pris le contrôle total de la capitale régionale de Kherson », a affirmé le porte-parole des forces armées russes, Igor Konachenkov, assurant que les « infrastructures civiles » et les transports en commun fonctionnent normalement. Quelques minutes plus tôt, le maire ukrainien de la ville, Igor Kolykhaïev, avait indiqué que la localité était toujours sous contrôle ukrainien. La Russie veut « effacer » l’Ukraine et son histoire, a condamné ce même jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, appelant les Juifs « à ne pas rester silencieux ».

Vers une reprise des pourparlers ?

Une semaine après le début de l’invasion ukrainienne, une délégation de négociateurs russes se dit prête à poursuivre des pourparlers avec des représentants de Kiev. « Aujourd’hui, vers le début de la soirée, notre délégation sera sur place, nous allons attendre les négociateurs ukrainiens », a affirmé Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, disant « espérer » que ces derniers viennent aux négociations, sans en préciser le lieu.

Une prochaine déclaration d’Emmanuel Macron

Le président s’exprimera ce mercredi à 20 heures sur la guerre en Ukraine, annonce l’Elysée. Au lancement de l’invasion russe, le chef de l’État « avait pris l’engagement de tenir informés les Français de l’évolution de la situation », ajoute la présidence, sans autre commentaire.

Cette annonce survient à l’issue d’un Conseil de défense consacré au conflit, réuni par le chef de l’Etat mercredi matin avec cinq ministres – Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Barbara Pompili (Transition écologique), Bruno Le Maire (Economie) Florence Parly (Armées) et Gérald Darmanin (Intérieur).

Toujours plus de réfugiés

Le nombre de réfugiés fuyant l’Ukraine pour les pays voisins a encore bondi pour atteindre presque 836 000 personnes au 1er mars, selon un recensement du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés publié mercredi sur son site internet. C’est un saut de presque 160 000 personnes par rapport au chiffre de 677000 avancé mardi par le Haut Commissaire aux réfugiés Filippo Grandi, lors d’un appel d’urgence au financement de l’aide humanitaire pour le pays et les personnes qui ont fui les combats.

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Le HCR comptabilisait précisément 835 928 personnes, dont 453 982 avaient trouvé refuge dans la seule Pologne. Depuis le début des hostilités et le flot de réfugiés qui a suivi, la Pologne est le principal pays d’accueil. La Hongrie vient ensuite avec 116 348 réfugiés, soit 14% du total. La Slovaquie pour sa part accueillait 67 000 réfugiés, ou 8%, au 1er mars et la Russie 5,1% (42 900 personnes).

Joe Biden s’en prend au « dictateur » Poutine

Les pressions se poursuivent de l’autre côté de l’Atlantique. Le président américain s’est attaqué mardi avec force à Vladimir Poutine, qu’il a qualifié sans détour de « dictateur ». Le chef du Kremlin « pensait que l’Occident et l’Otan ne répondraient pas » à l’invasion de l’Ukraine, a-t-il lancé lors de son premier « discours sur l’état de l’Union » à Washington. Mais « Poutine avait tort », « nous sommes prêts, nous sommes unis », a-t-il martelé, appelant le Congrès américain à offrir une ovation debout en soutien « au peuple ukrainien » qui « n’a peur de rien ».

« Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde », car dans la bataille contre « l’autocratie », « les démocraties sont au rendez-vous », a-t-il ajouté, énumérant les sanctions sans précédent qui se sont abattues sur la Russie.

L’ONU appelée à condamner Moscou

La pression internationale redouble une nouvelle fois face aux combats. Après deux jours de discours de ses membres, l’Assemblée générale de l’ONU est appelée à voter ce mercredi sur un projet de résolution destiné à condamner la Russie et lui demander un retrait « immédiat » de ses troupes.

L’Occident et l’ONU accusent Moscou de violer l’article 2 de la Charte des Nations unies intimant à ses membres de s’abstenir de menace et de recours à la force pour régler une crise. La Russie affirme de son côté exercer son droit à l’autodéfense, prévu par l’article 51 de la Charte.

Pour être adoptée, la résolution pilotée par l’Union européenne en coordination avec Kiev devra obtenir les deux tiers des votes pour et contre exprimés. Mais au cours d’une rare « session extraordinaire d’urgence » lundi et mardi, l’Assemblée générale a montré une majorité écrasante de pays dénonçant le comportement de la Russie et réclamant « l’arrêt des combats ».

Kiev toujours dans l’angoisse

Alors qu’un immense convoi militaire russe est toujours en approche de la capitale ukrainienne, une lourde frappe russe a visé mardi la tour de télévision à Kiev, entraînant l’interruption de la diffusion des chaînes et provoquant la mort d’au moins cinq personnes, selon le ministère ukrainien de l’Intérieur. « Les chaînes ne vont pas fonctionner pendant un certain temps », mais des systèmes « de secours » permettront à certaines télévisions de rétablir leur diffusion prochainement, a ajouté le ministère. Une photographie publiée par le ministère de l’Intérieur montrait la tour noyée dans une épaisse fumée grise.

L’inquiétude se poursuit désormais dans la capitale. Le futur assaut sur Kiev fait redouter un nombre considérable de victimes dans cette métropole comptant, en temps normal, près de trois millions d’habitants. Des photos de la société américaine d’imagerie satellitaire Maxar montraient un convoi russe s’étirant sur des dizaines de kilomètres et se dirigeant vers la capitale. Un haut responsable du Pentagone a cependant indiqué mardi que le mouvement sur la capitale, forte en temps normal de quelque trois millions d’habitants, semblait « au point mort », évoquant des problèmes d’approvisionnement en nourriture et carburant. Il ne serait désormais qu’à moins de 30 km de Kiev.

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