Guerre en Ukraine : ce qu’il faut retenir de la journée du vendredi 27 mai – franceinfo

Les forces russes continuent vendredi 27 mai leur offensive dans le Donbass, resserrant l’étau autour d’une importante agglomération de cette région de l’est de l’Ukraine. Le procureur de la Cour pénale internationale a de son côté appelé Moscou à coopérer à l’enquête sur les crimes de guerres présumés commis depuis le début de l’invasion.

Voici ce qu’il faut retenir de la journée. 

Les séparatistes revendiquent la prise de Lyman

Sur Telegram, les séparatistes prorusse de Donetsk ont indiqué avoir “pris le contrôle complet” de Lyman, aidée par des unités de l’autre région séparatiste de Louhansk et “l’appui” des forces armées russes.

La prise de Lyman ouvrirait aux forces russes la route vers les centres régionaux de Sloviansk, puis Kramatorsk, tout en leur permettant de s’approcher d’un encerclement total de l’agglomération formée par les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk, deux autres importantes villes ukrainiennes situées plus à l’est.

Severodonetsk prise en étau

Après plusieurs semaines de pilonnage de Severodonetsk, la ville n’a jamais semblé aussi proche de tomber aux mains des forces russes. Démentant un encerclement total, le chef de l’administration ukrainienne de la ville a reconnu une situation “très difficile”“Près des deux-tiers du périmètre de la ville sont occupés par l’ennemi, mais elle n’est pas encerclée”, a-t-il indiqué, ajoutant que “90% des immeubles résidentiels” de la ville avaient été endommagés.

Au moins cinq civils ont été tués en 24 heures dans la région : quatre à Severodonetsk et un autre à Komychouvakha, à 50 kilomètres de là. La dernière vraie route permettant de quitter cette agglomération depuis Lyssytchansk est devenue ces derniers jours un champ de bataille, rendant quasi-impossible la sortie des habitants.

Pour rejoindre le reste de l’Ukraine ou chercher du ravitaillement, il ne reste plus qu’une route de campagne sur laquelle même des chars ou des camions militaires peinent à circuler.

Zelensky accuse Moscou de “génocide” dans le Donbass

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi soir Moscou de mener un “génocide” dans le Donbass. “L’actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait vider la région de ses habitants”, a-t-il affirmé dans son message vidéo quotidien, accusant les Russes de chercher à “réduire en cendres” Severodonetsk et d’autres villes de cette vieille région minière. Les forces russes y procèdent à des “déportations” et des “tueries de masse de civils”, a-t-il poursuivi.

En avril, le Parlement ukrainien avait déjà adopté une résolution qualifiant de “génocide” les agissements de l’armée russe. Le président américain Joe Biden a lui-même employé cette expression, tandis que son homologue français Emmanuel Macron s’y refuse.

De son côté, Moscou a justifié son invasion de l’Ukraine lancée le 24 février par un “génocide” que mèneraient les Ukrainiens contre la population russophone du Donbass.

Frappes sur Dnipro

La guerre se poursuit aussi dans le reste de l’Ukraine. Des missiles russes ont visé vendredi une installation militaire de la grande ville de Dnipro, dans le centre-est de l’Ukraine, sur le fleuve Dniepr. “On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés”, a déclaré à une chaîne locale le responsable de la défense de la ville, laissant entendre que les victimes étaient toutes militaires.

A Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine située à 50 km de la frontière russe dans l’est du pays, les sirènes d’alerte aérienne ont à nouveau retenti à l’aube. Des bombardements la veille ont fait 9 morts et 19 blessés, tous des civils, selon Kiev, alors que la ville tentait depuis la mi-mai de revenir à la normale.

Le procureur de la CPI appelle la Russie à coopérer

“Ma porte est ouverte”. Dans un entretien accordé à l’AFP, le procureur de la Cour pénale internationale a appelé Moscou à coopérer à l’enquête sur les crimes de guerres présumés commis depuis le début de l’invasion.

Ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la Cour et travaille avec le bureau du procureur dans son enquête sur d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur son territoire.

Le procureur, Karim Khan, a insisté sur le fait que les coupables de crimes de guerre pourraient être traduits en justice, bien qu’il ait refusé de dire si le président russe Vladimir Poutine lui-même pourrait un jour être un suspect.

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