«Guerre économique» contre la Russie : Bruno Le Maire regrette «un terme inapproprié» – Libération

Guerre entre l’Ukraine et la Russiedossier

Repris de volée mardi matin par le vice-président du Conseil de sécurité de Russie après avoir annoncé «l’effondrement de l’économie russe», le ministre de l’Economie regrette un terme qui n’aide pas à la «désescalade».

«Nous apportons un soutien total au peuple ukrainien dans cette crise. Nous sommes déterminés à imposer des sanctions massives et efficaces contre la Russie mais nous ne sommes pas en conflit contre le peuple russe. Le terme de “guerre” utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade», a fait savoir Bruno Le Maire en début d’après-midi.

Un revirement qui intervient quelques heures après l’interview accordée par le ministre à France Info. Il avait alors annoncé que la France allait «provoquer l’effondrement de l’économie russe», se félicitant de l’efficacité des sanctions financières décidées par l’Union européenne à l’encontre de la Russie dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine. Des sanctions qui «doivent frapper vite et fort», dixit le ministre de l’Economie.

Une stratégie d’asphyxie du système économique russe qui passe notamment par le gel des avoirs financiers russes et l’exclusion de certaines banques du pays du système de transaction international Swift. «Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. Le peuple russe en paiera aussi les conséquences. Soyons clairs, nous visons le cœur du système russe, Vladimir Poutine, son gouvernement, les oligarques mais aussi toute l’économie russe», a donc martelé Bruno Le Maire.

Cette déclaration martiale n’a pas laissé indifférent l’ancien président et Premier ministre de Vladimir Poutine, Dmitri Medvedev. Ce dernier, qui est actuellement vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a réagi en postant, en français et en anglais, un tweet menaçant : «Un ministre français a dit aujourd’hui qu’ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles.»

«Ne soyons pas naïfs»

Joint par Libération, le cabinet du ministre avait toutefois relativisé la portée de la menace lancée par Medvedev : «Les personnes en danger, ce sont les Ukrainiens, pas nous. Le sujets, ce sont les bombes qui tombent sur les différentes villes d’Ukraine. L’agresseur, ce n’est pas nous.»

Et un conseiller de revendiquer une forme de parler-vrai, rendu possible parce que «Bruno Le Maire n’est pas diplomate, il est ministre de l’Economie et des finances.» «Quelle est la conséquence du fait de geler les avoirs de la banque centrale ? Ne soyons pas naïfs. Le but stratégique n’est évidemment pas de nuire à la population russe, mais on est sur l’offensive économique et donc, forcément, ça a des répercussions.»

Avant de noter qu’Emmanuel Macron a lui-même prévenu que la situation aurait aussi des «conséquences durables» sur la vie des Français. Dans une toute autre mesure.

Mise à jour : à 15 heures, avec la réaction de Bruno Le Maire.

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