Guerre d’Algérie: ces candidats à la présidentielle se déchirent sur les Accords d’Évian – Le HuffPost

Capture Elysee / Twitter / Le HuffPost
Emmanuel Macron à l’Élysée, ce samedi 19 mars 2022 pour le 60e anniversaire des Accords d’Évian.

POLITIQUE – Le choix de la date était déjà contesté… Ce 19 mars 2022, jour des 60 ans des accords d’Évian, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie à l’Élysée devant les jeunes qui ont travaillé à la réconciliation des mémoires entre descendants de rapatriés, de harkis, de Juifs d’Algérie et d’anciens combattants.

“Ce ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre” mais un “jalon” qui “ne peut ni être le seul, ni être renié”, a déclaré le chef de l’État, répondant ainsi à distance à Marine Le Pen et Valérie Pécresse qui ont contesté ce choix.

Preuve que les mémoires liées à la guerre d’Algérie sont loin d’être réconciliées, chaque candidat à la présidentielle a trouvé de quoi faire campagne sur cette commémoration historique, à 22 jours du premier tour.

La candidate LR s’est engagée, vendredi 18 mars, à trouver “une autre date” de commémoration que le 19 mars car “80% des victimes civiles sont tombées après les Accords d’Évian”. Le 18 mars, date de la signature des Accords d’Évian, sur France inter, la candidate du RN avait également contesté ce choix: “Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque”, a expliqué Marine Le Pen.

En déplacement dans le Loiret ce samedi, Marine Le Pen a affirmé que “la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie”. Au contraire, Sandrine Rousseau définit la colonisation comme “un crime contre l’humanité. Une expression utilisée par Emmanuel Macron lors de la campagne de 2017.

Yannick Jadot, le candidat EELV ne s’était pas exprimé en fin de journée samedi, mais le message de Sandrine Rousseau, expulsée de sa campagne, a été considéré comme sa ligne politique par ses rivaux. ”Voilà ce que représente le danger écologiste. Ils veulent sans cesse réécrire l’Histoire et rompre avec notre passé. Non, la France n’est pas coupable de crime contre l’humanité en Algérie. Non, la France n’a pas à avoir honte d’elle-même!”, a rétorqué son homologue de la primaire LR, Éric Ciotti, désormais soutien de Valérie Pécresse.

Sans surprise, Éric Zemmour a utilisé ce moment pour parler d’immigration. ”Élu Président de la République, je mettrai définitivement fin aux privilèges migratoires exorbitants des Algériens. Je serai aussi particulièrement attentif à la dette des patients algériens auprès de nos hôpitaux, ou encore à la fraude aux centenaires sur les retraites françaises touchées en Algérie”, a-t-il pointé dans une tribune publiée sur le site de son ancien employeur, Le Figaro.

Le candidat “Reconquête!” qui dénonce à plusieurs reprises dans ce texte la “repentance” dont ferait preuve Emmanuel Macron a promis de se rendre en Algérie dès l’été s’il était élu.

“Le cheminement est imparfait, mais un parcours de reconnaissance a mis fin à des dénis, à des silences”, a rappelé Emmanuel Macron, en mentionnant les grandes étapes de son bilan sur le sujet, de la commande du rapport Stora à la reconnaissance de l’avocat et militant algérien torturé et assassiné par l’armée française, Ali Boumendjel, en passant par le “pardon” adressé aux harkis au nom de la France.

Le président-candidat a conclu son discours en expliquant qu’il était “confiant” sur l’avenir des mémoires, même s’il y aura “de nouveaux moments d’énervements”. Emmanuel Macron a rappelé qu’une exposition sur l’Algérie et la France ouvrirait ses portes en avril au Mucem de Marseille et un musée consacré aux deux histoires à Montpellier.

Si Jean-Luc Mélenchon n’a fait aucune déclaration, le candidat Fabien Roussel a enregistré une vidéo pour l’occasion dans laquelle il rappelle que la manifestation devant la station de métro Charonne quelques jours précédant le cessez-le-feu du 18 mars 1962, avait été organisée par le PCF.

“Les communistes ont agi au côté du peuple algérien”, rappelle le candidat PCF qui cite le militant pour l’indépendance algérienne, Maurice Audin et l’auteur de La Question qui dénonce la torture en Algérie, Henry Alleg, tous les deux communistes.

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