Grève : «Que chacun prenne ses responsabilités», prévient Édouard Philippe – Le Parisien

« Il faudra que les trains roulent pour Noël », avait glissé Jacques Chirac, au début du mois de décembre 1995, à son ministre des Transports Bernard Pons. À l’époque, le président de la République fraîchement élu n’avait qu’une obsession : mettre fin au plus vite aux grèves d’ampleur contre le « plan Juppé » sur les retraites et la Sécurité sociale qui avait paralysé le pays. Quinze jours plus tard, le gouvernement finissait par plier en retirant sa réforme.

L’histoire se répétera-t-elle aujourd’hui, alors que la CGT-Cheminots se dit prête à continuer la mobilisation contre la réforme des retraites pendant les fêtes et la traditionnelle trêve des confiseurs? Pas si sûr. En tout cas, pas si l’on en croit le message de fermeté que continue d’envoyer l’exécutif ces derniers jours.

« Il ne faut jamais céder aux intimidations. Quand certains syndicats menacent le gouvernement de bloquer le pays à Noël, ce sont les Français qu’ils menacent », renvoie Matignon, qui dénonce « une opposition syndicale extrêmement dure, jusqu’au-boutiste », alors que le président Emmanuel Macron « a été aussi élu en 2017 pour sortir des sentiers battus, combattre les rentes et les corporatismes ». En clair, c’est circulez! Quitte à ce que l’exécutif soit accusé de vouloir jouer le pourrissement. Par les Français, mais aussi par l’opposition. Ainsi pour Marine Le Pen, il faut qu’une « trêve » soit respectée pour Noël.

« Tout n’est pas fermé »

Mais le Premier ministre reste néanmoins vigilant, et quand même un peu soucieux pour la suite des événements. « Tout le monde voit arriver Noël avec inquiétudes. Noël, c’est un moment important », déclare Édouard Philippe au Parisien-Aujourd’hui en France, en enjoignant les syndicats réfractaires à faire preuve de plus de souplesse pendant les fêtes. « Il faudra que chacun prenne ses responsabilités. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment », confie-t-il, visiblement déterminé. Manière de jouer à fond la carte de l’opinion pour tenter de faire plier les organisations syndicales, particulièrement la CGT-Cheminots.

VIDÉO. Grève des cheminots : le patron de la SNCF demande une trêve pour Noël

Histoire de déminer le terrain d’ici là, Édouard Philippe devrait également recevoir mercredi − au lendemain de la nouvelle grande journée de grève intersyndicale − les partenaires sociaux. Objectif : tenter de trouver ensemble une solution de sortie à ce blocage. Mais avec quelles marges de manœuvre? « On a déjà mis beaucoup de choses sur la table », prévient un ministre. « Mais tout n’est pas fermé », reprend un conseiller gouvernemental, tout en ignorant « par quelle astuce le Premier ministre va pouvoir se sortir du piège de l’âge pivot ». En interne, même l’Elysée s’inquiète des conséquences de cette crise qui pourrait percuter de plein fouet les festivités de fin d’année, particulièrement pour les commerçants.

Le Premier ministre ne l’ignore pas. Vendredi 13 décembre dans la soirée, à peine était-il revenu de Nancy (Meurthe-et-Moselle), où il était en débat sur les retraites avec le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, qu’il enchaînait dans la nuit une réunion à Matignon avec la SNCF et la RATP.

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