Grève du 5 décembre : à la SNCF, 90% des trains seront à l’arrêt en France – Le Parisien

Du jamais-vu depuis 1995. Pour le premier jour de grève à la SNCF contre la réforme des retraites, les perturbations sur les rails seront considérables ce jeudi avec moins de 10 % des trains en circulation sur toute la France.

Dans le détail, seulement un trajet sur cinq en TER est assuré, avec un trafic nul en Bretagne et en Occitanie. « Et, quand il est assuré, c’est surtout en bus », précise la SNCF. Sur Transilien, seulement un train sur dix. Même punition pour les TGV avec un train sur dix.

TER. Un trajet « Transport express régional » sur cinq circulera jeudi. Un service essentiellement assuré par des autocars. En Bretagne et en Occitanie, « le trafic sera quasiment nul », a précisé Agnès Ogier, porte-parole du groupe SNCF.

Trafic Intercités. Là aussi, la SNCF annonce un service « quasiment nul ». Sont prévus un seul Paris-Clermont, Paris-Brive ou encore Paris-Rouen-Le Havre. Aucune circulation ne sera assurée sur un certain nombre de liaisons en province (Bordeaux-Marseille, Nantes-Lyon, Caen-Le Mans-Tours, ou encore Clermont-Ferrand-Lyon).

RER/Transilien. Un train sur dix roulera, « essentiellement aux heures de pointe ». Pour le RER, la SNCF prévoit 4 trains par heure en heures de pointe à la gare du Nord. Pour les autres, RER A, C, D et E, on prévoit entre 1 et 4 circulations par heure. Plus d’informations disponibles sur le site de la RATP.

TGV. C’est 10 % du trafic qui devrait être là aussi opérationnel. La SNCF prévoit deux à trois allers-retours dans le Sud-Est pour Lyon, Marseille, Montpellier ou encore Besançon, six pour Paris-Lille, et seulement un pour le Grand-Est (Strasbourg, Nancy, Metz, Reims).

Sur la zone Atlantique, la situation est tout aussi dégradée. Sont prévus, trois trajets vers Bordeaux et Rennes, deux vers Nantes, et un seul vers Le Mans et Tours.

Ouigo. Ces lignes low-cost ne font pas exception. Un seul aller-retour vers Marseille, Strasbourg et Bordeaux sera assuré.

International. La moitié des Eurostar et un tiers des Thalys seront supprimés. Un trajet aller-retour sera aussi assuré avec l’Espagne et la Suisse. En revanche, aucune correspondance ne sera en revanche garanti avec l’Allemagne et l’Italie.

Grève du 5 décembre : à la SNCF, 90% des trains seront à l’arrêt en France

En prévision de ce mouvement, la SNCF avait déjà bloqué les réservations des TGV et Intercités du 5 au 8 décembre, et invité les usagers à reporter leurs déplacements sur cette période et à trouver des solutions alternatives de locomotion.

« Il y a beaucoup de cadres qui seront en grève »

À titre de comparaison, les dernières grèves d’ampleur à la SNCF depuis 2014, avaient permis d’assurer entre 20 % et 30 % du trafic. « La dernière fois que nous avons eu un chiffre aussi bas, c’était en 1995, déjà contre la réforme des retraites, raconte un cadre de la SNCF. Mais à l’époque, il n’y avait pas les déclarations individuelles d’intention ».

En effet, depuis 2007, et la loi sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports, ce sont environ un tiers des 140 000 cheminots – comme les conducteurs, les contrôleurs et les aiguilleurs – qui sont obligés, 48 heures avant le début d’un mouvement social, d’indiquer à leur direction s’ils seront en grève ou non. Des informations capitales pour la compagnie, qui lui permettent ensuite de faire rouler les trains en fonction des effectifs disponibles.

Sauf que les ressources devraient se réduire à une portion congrue. « Il y a beaucoup de cadres qui seront en grève, a reconnu ce mardi Jean-Pierre Farandou, le nouveau patron de la compagnie, devant une poignée de journalistes. D’habitude c’est à eux que nous faisons appel pour assurer le service ». Sauf que 70 % de ces encadrants cotisent au régime spécial : « Ils se sentent aussi directement concernés, confie un syndicaliste. Pour eux, c’est encore plus important que le statut ».

Des améliorations dès vendredi ?

Et si la compagnie peut compter sur le « pool fac » – pour facultatif -, afin de pallier les absences des conducteurs, leur nombre sera insuffisant. « Ce sont des conducteurs payés entre 1000 à 1500 euros en plus par mois, pour des contrats de trois ans renouvelables et qui sont corvéables à merci, résume le même syndicaliste. La direction fait généralement appel à eux lors des grèves. On ignore combien ils sont, sûrement moins de 500. Autant dire que pour faire rouler les 15 000 trains quotidiens, c’est largement insuffisant. »

Si les syndicats ont appelé à une grève reconductible, la situation pourrait peut-être légèrement s’améliorer pour vendredi. « On s’attend à ce que les cadres fassent une grève carrée, confie-t-on en interne. Et donc qu’on puisse faire appel à eux dès vendredi ».

Le prochain point sur le trafic est prévu jeudi, à 17 heures.

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