Grève du 31 janvier contre la réforme des retraites : de fortes perturbations attendues dans les écoles et les transports – Le Monde
Ecoles, transports publics, centrales électriques, raffineries : de nombreux secteurs s’annoncent perturbés ou bloqués mardi 31 janvier par le deuxième appel intersyndical à la grève contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, après celui du 19 janvier. Alors que le texte arrive lundi à l’Assemblée nationale, voici les prévisions dans les principaux secteurs.
Près d’un enseignant sur deux en grève dans le premier degré, selon le SNUipp-FSU
Le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, a prévu lundi que la moitié des enseignants du premier degré seraient grévistes dans le cadre de la deuxième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites.
« 50 % reste un très bon chiffre qui montre que le mouvement de contestation contre la réforme des retraites s’installe dans les écoles », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Guislaine David, secrétaire générale du syndicat. A Paris, le SNUipp-FSU prévoit une grève « encore massive » avec « au moins cent écoles qui seront fermées et 60 % des enseignants en grève ».
Dans le second degré (collèges et lycées), le SNES-FSU, premier syndicat des personnels enseignants dans ces établissements, prévoit aussi « plus de 50 % de professeurs grévistes », affirme-t-il à l’AFP.
Le trafic ferroviaire « très fortement perturbé » selon la SNCF et la RATP
La mobilisation des cheminots réduira le nombre de TER à deux sur dix en régions, le trafic des TGV à 25 % ou à 30 % selon les axes et il n’y aura quasiment pas de trains Intercités, ni aucun train de nuit, d’après la SNCF.
La circulation des métros et des RER sera « très perturbée », selon la RATP. Les lignes 3, 6, 8, 11 et 13 ne seront ouvertes qu’aux heures de pointe – généralement de 7 h 30 à 9 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30, mais avec des variations sur certains tronçons, et avec des fréquences variant de une rame sur trois à une rame sur cinq. Les lignes 5, 7, 7bis, 9 et 10 fonctionneront également aux heures de pointe, sur toute leur longueur, avec des fréquences variables.
Les lignes 1 et 14, automatisées, fonctionneront normalement, la RATP mettant en garde contre un risque de saturation. Sur toutes ces lignes, un certain nombre de stations resteront fermées, comme Alésia, Bastille, Montparnasse-Bienvenüe, Opéra ou République.
En Ile-de-France, le mouvement s’annonce suivi, empêchant la circulation des trains régionaux Transilien et RER. On ne comptera qu’un train sur deux aux heures de pointe pour le RER A, et un train sur quatre en heures creuses, avec une fin de service vers minuit. Seul un train sur deux circulera aux heures de pointe et un train sur trois aux heures creuses sur la partie sud du RER B exploitée par la RATP.
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La situation devrait être bien meilleure pour les autobus RATP, avec huit passages sur dix à Paris et en petite couronne. Côté tramways, le trafic devrait être normal sur les lignes T6 et T8, un trafic quasi normal sur le T3b et de légères perturbations sur les T1, T2, T3a ,T5 et T7.
Côté international, la circulation des Eurostar et Thalys sera quasiment normale mais le trafic des TGV sera « fortement perturbé » entre la France et la Suisse (Lyria).
Dans les aéroports, c’est principalement la grève de contrôleurs aériens qui va provoquer des perturbations et des retards. Un vol sur cinq devrait être annulé à Paris-Orly. Mais à Paris – Charles-de-Gaulle, il devrait y avoir suffisamment de personnel non gréviste pour assurer le programme prévu, selon la direction générale de l’aviation civile.
A Bordeaux, la majorité des bus fonctionneront mais une dizaine de lignes seront supprimées, sept réduites et la fréquence des tramways sera réduite sur trois lignes. Le taux de grévistes annoncé est de 16 %, moins que le 19 janvier (24 %). A Rennes, des dizaines de bus seront supprimés en raison de la manifestation prévue le matin et d’autres lignes déviées. Les deux lignes de métro automatique doivent circuler normalement, selon la STAR.
La fonction publique mobilisée, des mairies fermées
Le préavis de grève national interprofessionnel concerne l’ensemble de la fonction publique où la précédente journée d’action du 19 janvier avait mobilisé 28 % de grévistes parmi les 2,5 millions d’agents de l’Etat, selon le ministère. Des mairies comme celle de Paris ou Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont annoncé qu’elles garderaient portes closes.
Baisses de production attendues dans l’énergie
La grève devrait être très suivie dans les raffineries, après déjà deux journées d’arrêt de travail, les 19 et 26 janvier : les raffineries ont fonctionné ces jours-là mais les expéditions de carburants ont été bloquées vingt-quatre heures à chaque fois. Les grévistes d’EDF devraient de nouveau faire baisser la production d’électricité dans les centrales nucléaires et dans les barrages, sans toutefois provoquer de coupures de courant, le gestionnaire du réseau RTE encadrant strictement ces actions. Dans l’électricité et le gaz, des actions de distribution gratuite ou des coupures ciblées chez EDF ou chez Engie pourraient également avoir lieu.
