Grève dans les raffineries EN DIRECT : toujours pas de sortie de crise, des négociations en cours – Linternaute.com

Grève dans les raffineries EN DIRECT : toujours pas de sortie de crise, quid des négociations ? GREVE RAFFINERIES. Les salariés des raffineries du groupe TotalEnergies sont en grève dans tous les sites de France, les approvisionnements des stations en carburant sont encore très perturbés.

L’essentiel

  • Quatre raffineries et un dépôt de TotalEnergies étaient toujours bloqués par la grève ce jeudi. 29,1% des stations-service étaient encore en difficulté au niveau national à 17 heures, soit légèrement moins que la veille (31,7%).
  • Depuis 20 heures, la direction de TotalEnergies s’entretient avec la CFE-CGC, la CGT, la CFDT et la CAT. Objectif ? Trouver un accord sur les salaires. En fin de soirée, une source syndicale révélait toutefois que les négociations se poursuivaient toujours. “On est très loin d’un accord”, faisait-elle savoir.
  • La CGT, FO, Solidaires et FSU ont, quant à elle, appelé jeudi soir à une journée de grève interprofessionnelle. La date du mardi 18 octobre a été désignée.
  • Une raffinerie appartenant au groupe ExxonMobil (sur les deux du groupe) n’est plus à l’arrêt : celle de Fos-sur-Mer. Jeudi soir, peu avant 23 heures, les salariés du site Esso à Port-Jérôme-Gravenchon, en Seine-Maritime, ont, pour leur part, fait savoir qu’ils reconduisaient la grève vendredi, pour le 25e jour consécutif, précisait BFM TV.

En direct

23:41 – Où en sont les négociations chez TotalEnergies ?

FIN DU DIRECT  – Jeudi en toute fin de soirée, les négociations se poursuivaient toujours chez TotalEnergies. Auprès de BFM TV, une source syndicale a fait état de discussions compliquées. “On est très loin d’un accord”, a-t-elle indiqué, ajoutant : “C’est long, il va falloir beaucoup de patience.” Affaire à suivre…

22:55 – Reconduite de la grève à Port-Jérôme

La nouvelle vient de tomber. En Seine-Maritime, les salariés de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme ont décidé, jeudi soir, de reconduire la grève vendredi 14 octobre, pour le 25e jour consécutif, a indiqué BFM TV.

22:16 – Le bon moment pour faire la grève ?

Sur franceinfo, jeudi 13 octobre, le secrétaire général de la FSU, Benoît Teste, a estimé qu'”on est à un moment où les possibilités s’ouvrent pour poser la question des salaires, pour contester les réquisitions qui sont une atteinte du droit de grève”. Et de justifier : “C’est un moment important. La grève des raffineries, avec des multinationales qui font des profits colossaux, permet de poser une question générale sur la répartition des richesses et des salaires, en particulier dans la fonction publique.” Pour lui, il s’agit du bon moment de faire la grève car il “y a des tergiversations, des hésitations parce qu’il y a une mobilisation qu’on sent poindre et qu’il s’agit de construire et d’amplifier”.

21:21 – Les négociations salariales battent leur plein

Le début des négociations était annoncé pour 20 heures. Pour le moment, toujours pas la moindre information sur ce qu’il s’y dit. La CFE-CGC, la CGT, la CFDT et la CAT étaient conviées par la direction de TotalEnergies. Les discussions pourraient s’éterniser. “On sera là pour négocier jusqu’au bout de la nuit s’il le faut”, avait d’ailleurs d’emblée annoncé la négociatrice de la CFE-CGC, Isabelle Montaudon, jeudi soir en arrivant à La Défense, où se tiennent les négociations. 

20:02 – Vers un durcissement de la grève sur le site TotalEnergies de Donges ?

Dénonçant “l’envoi de gendarmes [pour] réquisitionner des grévistes sur le site de Flandres”, le secrétaire CGT Fabien Privé Saint-Lanne a affirmé jeudi, comme le rapporte La Voix du Nord, qu’un durcissement du mouvement de grève n’est pas à exclure sur le site TotalEnergies de Donges, en Loire-Atlantique. D’après lui, si la grève venait à jouer les prolongations vendredi à la mi-journée sur le site, “se posera la question de l’arrêt complet des installations, donc d’un mouvement qui se durcirait” et des “problèmes de pénurie [qui] n’iront pas en s’arrangeant”.

19:01 – La CGT, FO, Solidaires et FSU appellent à une journée de grève interprofessionnelle le mardi 18 octobre

Peu avant 19 heures, la CGT, FO, Solidaires, la FSU, également accompagnées des organisations de jeunesse Fidl, Unef, MNL et la Vie lycéenne, ont appelé à une journée de grève interprofessionnelle mardi 18 octobre, via un communiqué commun lu à l’occasion d’une conférence de presse qui se tenait au siège de la CGT. Les salariés sont invités à se mobiliser pour “les salaires” ainsi que “la défense du droit de grève”. Défense du droit de grève mis à mal ces derniers jours par les réquisitions de personnel orchestrées par le gouvernement dans le secteur pétrolier.

18:14 – Une note du renseignement alerte sur une potentielle “contagion” de la grève à d’autres secteurs stratégiques

Après les raffineries, les centrales nucléaires et maintenant les transports, la grève pourrait s’étendre à d’autres secteurs stratégiques, estime le renseignement territorial, dont Le Parisien révèle les propos. La crainte d’une “contagion” de la grève chez les dockers notamment, ou encore les employés du secteur automobile et les agents portuaires, est évoquée. La note s’alarme très exactement d’une “possible contagion aux branches interprofessionnelles” qui “semble se matérialiser”, rapporte le quotidien francilien.

16:41 – La CGT sera présente lors des négociations au siège de TotalEnergies

Selon les informations communiquées par France Télévisions, la CGT a accepté l’invitation de la direction de TotalEnergies ce 13 octobre à 20h pour trouver une issue favorable aux négociations salariales. 

16:32 – La direction de Total annonce des négociations ce soir à 20h

Alors que les sites de TotalEnergies déjà en grève ont annoncé son prolongement, la direction de Total invite les organisations syndicales à négocier ce soir à partir de 20h au siège parisien. 

“Compte tenu de l’attitude responsable des équipes concernées par la réquisition décidée par le gouvernement pour rétablir les flux de carburants sortant du dépôt de Dunkerque, la direction invite l’ensemble des organisations syndicales représentatives du Socle social commun à des négociations salariales collectives ce soir à 20h00”, a déclaré la présidence du groupe. 

15:39 – Esso : une raffinerie toujours en grève

La grève a été reconduite ce jeudi 13 octobre à 14h sur le site de Gravenchon-Port-Jérôme d’Esso-ExxonMobil. La grève continue donc malgré les réquisitions de personnels ; en effet, deux salariés ont été réquisitionné ce 13 octobre et deux salariés le 14 octobre pour commencer à expédier du carburant. L’autre site du groupe Esso, celui de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) a décidé de lever la grève.

15:15 – Grève reconduite dans les 5 sites de TotalEnergies

La CGT vient d’annoncer que la grève allait être reconduite dans les 5 sites de TotalEnergies. Il s’agit des sites suivants :

  • TotalEnergies Normandie 
  • TotalEnergies Donges 
  • TotalEnergies La Mède 
  • TotalEnergies Dunkerque
  • TotalEnergies Feyzin

15:00 – François Ruffin : Réaction du député LFI en direct de la raffinerie de Gonfreville

Le député FI de la Somme est venu apporter son soutien aux grévistes de Gonfreville. Interrogé par plusieurs médias il a déclaré “les gens d’en haut s’en mettent plein les poches sur de l’immoralité totale, c’est-à-dire la guerre en Ukraine, qui leur apporte aujourd’hui des dizaines de milliards d’euros”. Face à la presse il a demandé que cet argent permette le bon fonctionnement de la société et pas dans “les poches” de son PDG, Patrick Pouyané. Pour le député, les salariés “ont droit de protester pour avoir de meilleurs salaires”.

14:04 – La grève se termine à la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer

La fin de la grève a été annoncé dans la raffinerie de Fos-sur-Mer à l’arrêt depuis au moins trois semaines. Dans un communiqué de la CGT il est indiqué que ce mouvement social se terminait ce jeudi 13 octobre dès 13h après consultation des grévistes. Contacté par le Figaro, la direction d’Esso-ExxonMobil a confirmé ces informations au journal “Le mouvement de grève prend fin à la raffinerie de Fos-sur-Mer. Nous avons eu des discussions ce matin avec les syndicats. Nous nous réjouissons de cette avancée”. 

12:38 – Flandres : un salarié réquisitionné à son domicile

“C’est inadmissible !” Dans des propos rapportés par La Voix du Nord Clément Mortier, représentant syndical FO s’est indigné de la réquisition d’un salarié de la raffinerie de TotalEnergies–Mardyck. Il a ajouté que  “les gendarmes l’ont réquisitionné à son domicile devant sa famille. (…) Ce salarié ne devait même pas travailler aujourd’hui, il n’était pas sur les plannings.” Au total trois salariés ont été réquisitionné pour une reprise de l’activité dès 14h. Le média régional a précisé que les syndicalistes présents sur place ne sont “pas décidés à se laisser faire” et “envisagent de bloquer les camions dès le début d’après-midi.”

En savoir plus

La France métropolitaine compte sept raffineries sur son territoire. Actuellement, six d’entre elles, appartenant à deux entreprises différentes, sont à l’arrêt en raison d’un mouvement de grève lié à des demandes de négociations salariales (lire plus bas). La liste des raffineries en grève : 

Groupe Total Energies : 

  • Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) ;
  • La Mède (Bouches-du-Rhône) ;
  • Feyzin (Métropole de Lyon) ;
  • Donges (Loire-Atlantique).

Groupe Esso-ExxonMobil :

  • Port-Jérôme (Seine-Maritime)
  • Fin de la grève à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) le 13 octobre

A noter que la raffinerie de Lavéra (Bouches-du-Rhône) n’est pas en grève. Elle appartient en effet à une troisième entreprise, Petroineos, groupement du Britannique Ineos et du Chinois Petrochina.

Pourquoi le gouvernement peut-il réquisitionner du personnel des raffineries ?

Légalement, le gouvernement a le droit de réquisitionner. Pour ce faire, l’exécutif s’appuie sur deux décrets. À l’échelle nationale, il s’agit de l’article 2141-3 du code de la défense, qui prévoit que le gouvernement a “le droit de soumettre à contrôle et à répartition, les ressources en énergie, matières premières, produits industriels et produits nécessaires au ravitaillement et, à cet effet, d’imposer aux personnes physiques ou morales en leurs biens, les sujétions indispensables”. À l’échelle locale, l’article 2215-3 du code général des collectivités territoriales indique le préfet peut, “en cas d’urgence, lorsque l’atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publique l’exige”, réquisitionner “tout bien ou service, requérir toute personne nécessaire au fonctionnement de ce service” jusqu’à ce que “l’atteinte à l’ordre public ait pris fin ou que les conditions de son maintien soient assurées”.

La réquisition des raffineries et centres de dépôt est une solution radicale qui n’est pas du goût des salariés grévistes, mais le gouvernement la justifie par la nécessité de ne pas “laisser le pays être bloqué”. À ce sujet, le responsable de la branche pétrole de la CGT, Emmanuel Lépine, indiquait hier sur RMC être “conscient de l’impact négatif”. Et d’ajouter : “La cause de cette situation, c’est l’immobilisme des directions des compagnies pétrolières, ExxonMobil et Total. Les salariés n’ont plus confiance dans les promesses. On souhaite qu’il y ait l’ouverture des négociations et des propositions, avant de lever la grève.”

Les grévistes, qui sont des salariés travaillant pour des raffineries et des dépôts de carburant de TotalEnergies et la filiale d’ExxonMobil Esso, demandent des augmentations de leur rémunération. “Les demandes existent depuis mars 2022. On nous a déjà dit qu’on allait ouvrir des négociations, d’abord avant l’été et ensuite, au mois de septembre. Pour la branche pétrole, il a été décidé une application au 1er janvier. On a une perte de pouvoir d’achat énorme, comme tout le monde, pour 2022. Ce qu’on demande, c’est déjà un rattrapage pour 2022 et un relèvement pour 2023″, a déclaré Emmanuel Lépine sur RMC lundi 10 octobre. “Si on entame des négociations, ce sera sur la base de nos revendications : on demande 10% d’augmentation sur les salaires, appliqué au 1er janvier et rétroactif sur l’année 2022” abonde dans Le Parisien Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies.

TotalEnergies a toutefois déjà fait savoir que les négociations “permettront de définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation de l’année 2022”. Au premier semestre de cette année, TotalEnergies, qui gère environ une station-service sur trois en France a gagné 10,6 milliards de dollars de bénéfice.

Le 10 octobre, la Première ministre a réuni en urgence les ministres à Matignon pour trouver des solutions dont la réquisition. Le mot avait été prononcé et si la décision paraît radicale elle va permettre d’approvisionner à nouveau les stations en essence dans les prochains jours. Le porte-parole du gouvernement a, comme plusieurs de ses collègues ministres dans les émissions politiques matinales, estimé que le “fonctionnement normal” des stations essence reviendrait dans quelques jours tout en soulignant que dans les régions les plus touchées le processus pourrait prendre plus du temps. Mais la grève dure et les réquisitions ne viendront pas empêcher de nombreux blocages dans la chaîne d’approvisionnement. Il est probable que les pénuries dans les stations-service durent encore plusieurs jours, les experts de la logistique propre à la distribution de carburant considèrent qu’un retour à la normale est improbable avant le 18 octobre 2022.

Où trouver de l’essence en France ?

Linternaute vous propose une carte recensant toutes les stations-service disposant de carburant, afin d’avoir une vision sur les points de livraison. Cette carte, construite sur des données publiques fiables, est actualisée en temps réel.

Pour peser sur les négociations et sur l’opinion, la direction de TotalEnergies a mis en ligne un communiqué pour rendre publics les niveaux de rémunération des salariés. Selon Total, les opérateurs de raffinerie – ouvriers, agents de maîtrise seulement – touchent 5000 euros par mois, intéressements et participation compris, en moyenne sur l’année 2022. Des chiffres contestés par les syndicalistes CGT TotalEnergies : auprès de BFMTV, ceux-ci avancent des niveaux de salaires autour de 2100 euros brut “à l’embauche”. Sur cette question sensible, Germinal Lancelin, secrétaire général CGT ExxonMobil Chimie, a donné des éléments de précision sur BFMTV : “Le salaire d’embauche d’un opérateur est de 2120 euros brut. A cela peuvent s’ajouter des primes si la personne fait des “quarts”. 4300 ou 4500 euros, c’est le salaire d’un chef de service en fin de carrière ou d’un chef de quarts avec 20 ans d’ancienneté”.

TotalEnergies indique aussi que si les bénéfices du groupe ont été importants ces derniers mois, les salariés ont été rétribués pour leur contribution. “Ces mêmes salariés ont bénéficié en 2022 d’un intéressement-participation moyen aux résultats de l’entreprise de 9108 euros, avec un montant minimum de 7250 euros” peut-on lire dans le communiqué de TotalEnergies.

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