Grève contre la réforme des retraites : 10 questions sur un conflit qui risque de durer – Le Parisien
Près de 250 manifestations dans toute la France, dont un cortège parisien à hauts risques, des trains, des métros à l’arrêt, des écoles fermées … pour les syndicats et le gouvernement, c’est le jour J. Le 5 décembre, qui promet d’être un jeudi noir pour les usagers, marque le début d’un bras de fer qui risque de s’éterniser.
Si le gouvernement compte ensuite sur les premiers signes d’essoufflement pour reprendre l’avantage, notamment grâce aux précisions apportées en milieu de semaine prochaine sur le fond de la réforme et les gestes consentis pour calmer les tensions, cela suffira-t-il à renouer le fil du dialogue ? Rien n’est moins sûr. Le patron de la CGT cheminots a déjà prévenu qu’il se bat pour une victoire digne de 1995.
VIDÉO. Grève de 1995 : les 3 semaines qui ont marqué la France
Autre front, celui de l’opinion publique. Un sondage disait ce mercredi les Français plutôt aux côtés des grévistes à 69 %. Mais le lest que l’Elysée et Matignon auront lâché, les débordements prévisibles dans les cortèges et les probables blocages de quelques facs pourraient bien faire peur à une partie de l’opinion et décourager des grévistes voyant leur mouvement partir dans l’inconnu.
On pourrait, au contraire, voir « converger les luttes », comme l’espèrent les syndicats et la gauche. Une première réponse devrait arriver lundi prochain qui sera en réalité la vraie journée test de l’intensité réelle de la mobilisation.
En 10 réponses, voici un tour d’horizon des questions que l’on se pose sur un conflit hors norme.
1. La grève est-elle partie pour durer ?
C’est LA question que se posent le gouvernement et les usagers. Compte tenu de la mobilisation de ce jeudi, elle a toutes les chances de se prolonger au moins jusqu’à lundi, qui sera la vraie journée test. > La suite à lire ici
2. Quel dispositif de sécurité à Paris ?
Canons à eau, drones, motos, caméras tactiques… La préfecture de police (PP) de Paris va déployer de gros moyens pour contrer les centaines de black blocs annoncés en tête de cortège et susceptibles d’infiltrer les rangs des manifestants. Près de 6000 policiers et gendarmes mobiles vont être mobilisés sur l’itinéraire de la manifestation prévu entre la gare de l’Est (Xe) et la place de la Nation (XIIe). 180 BRAV, ces équipages à moto, seront également déployés. Un dispositif équivalent à celui mis en place le 1er mai, mais avec une tactique a priori différente. > La suite à lire ici
VIDÉO. Grève du 5 décembre : les commerces parisiens se barricadent
3. Quels politiques seront présents dans les cortèges ?
À gauche les leaders des Insoumis, du parti socialiste, des Verts et du parti communiste manifesteront ce jeudi. À droite, LR ne défilera pas mais le RN, lui, appelle à descendre dans la rue. > La suite à lire ici
4. Pourquoi cette réforme maintenant ?
En 2017, le candidat Macron souhaitait « clarifier et stabiliser les règles du jeu, une fois pour toutes, en mettant en place un système universel ». En 2019, il s’agit aussi et surtout de réduire la dette publique, une initiative soutenue notamment par l’Union européenne. Car si, fin 2017, les prévisions du Conseil d’orientation des retraites étaient plutôt optimistes, avec un besoin annuel de financement du système évalué à 2,2 milliards d’euros à partir de 2020, six mois plus tard, sur la base d’hypothèses plus pessimistes, ce besoin s’était envolé à 4,4 milliards d’euros à partir de 2022. > La suite à lire ici
5. Que sait-on du contentieux de la réforme ?
Les mesures précises devraient être annoncées quelques jours avant Noël. L’idée majeure étant de rassembler les 42 régimes de bases et complémentaires, dont les fameux régimes spéciaux, en un seul régime de retraite « universel » via un système par point. Ces points collectés tout au long de la carrière et transformés à terme en euros, verront leur valeur examinée chaque année à l’Assemblée. Mais pas question que cette valeur soit revue à la baisse. Mais il faudra « travailler plus longtemps », a d’ores et déjà annoncé Édouard Philippe. > La suite à lire ici
6. Les régimes spéciaux, qu’est-ce que c’est ?
Le gouvernement veut les unifier dans un même régime universel, mais le nombre de régimes spéciaux de retraite, qui tourne autour d’une grosse dizaine, varie selon la définition qu’on lui donne. C’est un terme qui cristallise les débats autour de la réforme des retraites et de la très forte mobilisation sociale attendue ce jeudi 5 décembre. Les « régimes spéciaux », qui profitent à une petite partie des salariés et des retraités en France, sont dans le viseur du gouvernement qui veut y mettre fin. > La suite à lire ici
7. Comment ça se passe dans les autres pays ?
Âge de départ, espérance de vie après retraite, niveau de pension… Le système français est l’un des plus avantageux pour les salariés. L’âge moyen du départ à la retraite est légèrement en deçà de la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques et, avec les règles actuelles, les Français sont les champions de l’espérance de vie à la retraite. > La suite à lire ici
8. Y aura-t-il un service minimum ?
Dans les transports, le service minimum n’existe pas. En revanche, dans l’aérien et notamment à la direction générale de l’aviation civile, les pouvoirs publics ont la possibilité de réquisitionner du personnel notamment les contrôleurs aériens. Dans l’Education nationale, la loi d’août 2008 a instauré un droit d’accueil des élèves en maternelle et élémentaire. > La suite à lire ici
9. Où sera le gouvernement ?
10. Le gouvernement peut-il gagner la bataille de l’opinion ?
LREM et le gouvernement ont multiplié les réunions pour caler une stratégie de communication. L’objectif est clair : combattre les « fake news » sur le sujet et, surtout, rassurer, rassurer, rassurer, alors que de nombreux flous sont maintenus et que les Français ont peur de ressortir perdants de cette réforme. > La suite à lire ici