Gouvernement Castex : Le Syndicat de la magistrature veut la fin des remontées d’informations au ministre de la Justice – 20 Minutes

Nicole Belloubet et Eric Dupond-Moretti, ancienne et nouveau garde des Sceaux, lors de leur passation de pouvoirs, le 7 juillet 2020 à Paris. — Laurent Vu / Sipa

Mettre un terme aux remontées d’informations sur des procédures en cours au ministère de la Justice. C’est le vœu exprimé ce mardi par le Syndicat de la magistrature (SM) dans un courrier adressé à Eric Dupond-Moretti, le célèbre avocat devenu garde des Sceaux dans le nouveau gouvernement Castex.

« Votre position particulière – vous étiez jusqu’à hier partie dans un certain nombre des affaires les plus sensibles signalées à la Chancellerie – rend d’autant plus urgent un engagement clair de votre part à mettre fin à ces pratiques prenant effet immédiatement dans les faits par le biais d’une circulaire, avant d’être inscrit dans le code de procédure pénale », écrit la présidente du SM (classé à gauche), Katia Dubreuil.

Elle ajoute qu’une telle initiative serait un « signe fort » de la volonté du ministre de « faire progresser l’indépendance de la justice ».

Autre demande : le retrait de la mission confiée à l’IGJ

Katia Dubreuil réclame également à Eric Dupond-Moretti que soit retirée la mission confiée début juillet par sa prédécesseure Nicole Belloubet à l’Inspection générale de la Justice (IGJ) afin d’éviter « une situation évidente de conflit d’intérêts ». Cette inspection concerne une enquête polémique du Parquet national financier (PNF), qui a duré plus de six ans et durant laquelle les factures téléphoniques détaillées (« fadettes ») d’une dizaine de ténors du barreau, dont Eric Dupond-Moretti, et de magistrats ont été épluchées.

Ladite enquête visait à identifier une « taupe » éventuelle ayant pu informer Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoute dans une autre affaire, qui leur vaut un procès à la fin de l’année. Eric Dupond-Moretti avait porté plainte contre X pour « violation de l’intimité de la vie privée et du secret des correspondances » et « abus d’autorité » dans cette affaire, plainte retirée avant sa prise de fonctions à la Chancellerie.

Le SM avait déjà critiqué cette mission de l’IGJ la semaine passée, considérant qu’elle « constitue une dangereuse sortie de route au regard du principe de séparation des pouvoirs ».

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