Google bouscule les règles de confidentialité de Google Assistant

Google bouscule les règles de confidentialité de Google Assistant

Google fait son mea culpa. Alors que son assistant vocal, Google Assistant, est pointé du doigt pour avoir eu recours à l’écoute indue de ses utilisateurs, la direction du géant américain a indiqué avoir modifié les règles de protection des données de cette application. “Il est clair que nous n’avons pas atteint nos normes élevées en vous permettant de comprendre facilement comment vos données sont utilisées, et nous nous en excusons”, a ainsi fait savoir Nino Tasca, chef de produit senior de l’équipe Google Assistant, dans un billet de blog publié ce lundi. Un message assez rare pour être souligné de la part de l’état-major, dont la politique de protection des données de ses utilisateurs fait régulièrement la Une de l’actualité pour ses nombreuses failles.

“Récemment, nous avons entendu des préoccupations au sujet de notre processus par lequel les experts en langues peuvent écouter et transcrire les données audio de Google Assistant pour aider à améliorer la technologie de la parole dans différentes langues,” a également expliqué le dirigeant, avant de revenir en détail sur les modifications apportées à Google Assistant. Pour rappel, le responsable de la division Google Assistant faisait référence à des programmes d'”écoutes systématiques” d’extraits d’enregistrements récoltés à partir d’appareils utilisant l’assistant vocal Google Assistant, y compris des haut-parleurs intelligents Google Home et l’application mobile Google Assistant, disponibles sur les appareils Android. Le géant de la technologie a déclaré qu’environ 0,2 % de tous les enregistrements capturés par le système sont examinés par des opérateurs humains afin d’améliorer la compréhension du langage et des nuances par l’assistant.

Du machine learning à bon compte alors que certains enregistrements n’auraient jamais dû avoir lieu en premier lieu, ces derniers n’ayant pas été autorisés via les commandes par défaut “Okay Google” ou “Hey Google” pour réveiller l’assistant. Alors que les régulateurs européens ont pris des mesures pour empêcher Google d’évaluer les enregistrements obtenus des utilisateurs du bloc pendant une période de trois mois, le géant américain a stoppé le programme à l’échelle mondiale, avant de débuter un audit interne de ses pratiques.

Fin du stockage par défaut

“Lorsque nous avons pris connaissance de ces préoccupations, nous avons immédiatement interrompu ce processus de transcription humaine à l’échelle mondiale pour enquêter et procéder à un examen complet de nos systèmes et contrôles”, a ainsi déclaré Nino Tasca, avant de revenir sur les résultats de cet audit et les changements apportés à Google Assistant.

Google Assistant continuera ainsi à ne pas stocker par défaut les enregistrements audio de ses utilisateurs, qui pourront toutefois opter pour le paramètre Voix et activité audio (VAA) lors de leur première utilisation de l’assistant vocal afin de renforcer la reconnaissance vocale de ce dernier et de participer à son amélioration. “Opter pour VAA aide l’assistant à mieux reconnaître votre voix au fil du temps, et aide également à améliorer l’assistant pour tout le monde en nous permettant d’utiliser de petits échantillons d’audio pour comprendre plus de langues et d’accents”, a ainsi expliqué le responsable de Google Assistant. Celui-ci a également confirmé que les utilisateurs ayant opté pour cette fonctionnalité pourront voir leur extraits audio écoutés par des analystes humains afin d’améliorer l’assistant vocal. “Nous mettons à jour nos paramètres pour souligner que lorsque vous activez VAA, les réviseurs humains peuvent écouter vos extraits audio pour aider à améliorer la technologie vocale”, a-t-il admis.

L’assistant de Google sera également plus précautionneux en terme de suppression d’enregistrements “douteux”. “L’assistant supprime immédiatement toutes les données audio lorsqu’il se rend compte qu’elles ont été activées involontairement, par exemple, par un bruit qui ressemble à celui de ‘Hey Google’, Nous comprenons qu’il est important de bien faire les choses, et nous continuerons de nous concentrer sur ce domaine, notamment en mettant en œuvre des mesures supplémentaires pour nous aider à mieux identifier les activations involontaires et à les exclure du processus d’examen humain”, a ainsi expliqué Nino Tasca. Ce dernier a indiqué, sans livrer plus de précisions que ça, qu’un nouveau moyen d’ajuster la sensibilité des périphériques Google sera bientôt mis en place afin de redonner aux utilisateurs “plus de contrôle pour réduire les activations involontaires” et pour aider ces dernier à “obtenir de l’aide dans des environnements particulièrement bruyants”.

Une prise de conscience globale des Gafa

Enfin, les données stockées et analysées ne seront plus sauvegardés par Google plus de quelques mois. “Nous supprimerons bientôt automatiquement la grande majorité des données audio associées à votre compte qui ont plus de quelques mois”, a ainsi déclaré l’état-major de Google, qui semble finalement, bien qu’avec retard, commencer à faire son aggiornamento à propos du sujet brulant de la protection des données.

Google n’est pas la seule entreprise à avoir récemment fait l’objet de critiques pour son utilisation de données audio. Amazon a en effet été la première entreprise à être critiquée à ce sujet au sujet de la protection des données des utilisateurs de son assistant Alexa. Celui-ci avait été épinglé pour avoir procédé à l’écoute, par des opérateurs humains, d’extraits audio d’utilisateurs sans le consentement de ces derniers, qui n’ont eu aucun moyen pour supprimer ces enregistrements à moins de le faire manuellement. Le géant américain avait réagi en introduisant des commandes vocales permettant aux utilisateurs d’effacer l’historique de leurs données.

Apple, aussi, a décidé de changer sa position sur les clips audio obtenus de Siri et après avoir suspendu son propre programme dans lequel le personnel humain écoutait les enregistrements, décidant de couper les entrepreneurs tiers et d’utiliser les employés d’Apple uniquement pour analyser les clips. Les utilisateurs ont maintenant la possibilité de choisir d’y participer ou non, à leur guise. Facebook a également confirmé récemment que les enregistrements vocaux des appareils du Portail peuvent être analysés par des humains, mais que les utilisateurs peuvent choisir de ne pas stocker les commandes s’ils souhaitent que les interactions restent privées. 

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