Google : 1 milliard de dollars pour de nouveaux bureaux. Ils n’ont pas reçu le mémo sur le télétravail ?

Google : 1 milliard de dollars pour de nouveaux bureaux. Ils n'ont pas reçu le mémo sur le télétravail ?

Google dépense beaucoup d’argent pour ses bureaux au Royaume-Uni. Il n’ont pas reçu le mémo en provenance de Californie ? Image : Google

Les préférences en matière de travail peuvent évoluer, mais cela n’empêche pas Google d’envisager un retour à la vie de bureau.

Au début du mois, Google a annoncé qu’il allait dépenser 1 milliard de dollars pour ses bureaux du centre de Londres. Le géant de la technologie s’attend également à ce que ses effectifs passent de 6 400 à 10 000 personnes. Ronan Harris, le patron de Google UK, a déclaré à la BBC que l’entreprise souhaitait vivement voir un retour à la vie de bureau.

Harris a déclaré que les nouveaux espaces de travail de Google seraient réimaginés pour faire du travail hybride et flexible. Cela suggère que Google ne mise pas sur un retour à l’ère pré-pandémique du bureau.

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Une nouvelle tentative de revenir au présentiel sous couvert de travail hybride

La frénésie d’achat de bureaux de Google a fait froncer les sourcils de certains. “L’investissement majeur de Google dans l’immobilier londonien pourrait être une preuve de confiance dans le retour au travail de bureau. Mais cette confiance est mal fondée et à courte vue”, déclare Callum Adamson, PDG et cofondateur de la société de logiciels Distributed.

Il estime que l’investissement de Google est une nouvelle tentative des grandes entreprises de revenir au travail présentiel sous le couvert du travail hybride. “Le fait de disposer d’un bureau est une relique pré-pandémique qui, au mieux, nuit à l’expérience des employés et à la réussite des entreprises”, affirme-t-il.

De nombreuses entreprises se sont montrées désireuses de poursuivre le travail à distance dans une certaine mesure. D’autres – y compris certaines grandes entreprises technologiques – ont été plus réticentes à reconnaître que la plupart des gens ne veulent pas passer la majeure partie de leur vie d’adulte dans un bureau, ou à faire des allers-retours.

“Redémarrer une partie de l’innovation qui a été perdue pendant la pandémie”

Cela ne veut pas dire que tout le monde pense que le bureau est mort. Les gens veulent toujours (et peut-être même ont-ils besoin) d’un espace où ils peuvent se rencontrer et établir des liens avec leurs collègues.

“Le bureau, sous une forme ou une autre, aura toujours un rôle à jouer dans le monde des affaires”, déclare Rob Walker, directeur général de la société informatique Cognizant pour le Royaume-Uni et l’Italie. M. Walker pense toutefois que les entreprises qui continuent à investir dans leur immobilier au même niveau qu’avant la pandémie “parient sur le mauvais cheval”.

“Les chefs d’entreprise qui reconnaissent ce fait rapidement auront beaucoup plus de facilité à maintenir une culture d’entreprise forte et à redémarrer une partie de l’innovation qui a été perdue pendant la pandémie. Il faut que les gens retournent dans ces nouveaux espaces de leur propre gré, tout en ayant la flexibilité que beaucoup attendent maintenant des employeurs.”

Un pari pour Google

De plus en plus, la technologie est là pour soutenir le travail à distance à grande échelle. Cela a été peut-être difficile en 2020, mais depuis, les entreprises ont eu l’occasion d’aplanir les difficultés.

La gestion peut être plus délicate dans un environnement distant, mais les employeurs n’ont peut-être pas à s’en inquiéter si cela se traduit par une hausse de la productivité. “Nous savons qu’en créant un réseau de travail à distance qui imite l’expérience du bureau, on réduit les coûts de formation des employés, on est plus rapide et plus facile à déployer, et on améliore la productivité des employés”, explique James Bristow, SVP EMEA de la société Cradlepoint.

Ceux qui ne cèdent pas aux nouvelles attentes des employés en matière de travail flexible risquent également de perdre de précieux talents. “Dans ce contexte, le récent investissement de Google dans des bureaux à Londres est un pari”, ajoute James Bristow. “Les employés, en particulier ceux qui peuvent facilement faire leur travail à distance, veulent toujours avoir la possibilité de travailler de n’importe où, et pas seulement à domicile.”

Martin Bodley, directeur et responsable mondial de Bose Work, soutient qu’une meilleure technologie de travail à distance, et une plus grande familiarité avec elle, signifie que les gens peuvent travailler de manière flexible sans que cela ne perturbe la créativité et le travail d’équipe. “Lorsqu’elles conçoivent le lieu de travail post-pandémie, les entreprises ont la possibilité de donner aux employés l’impression qu’ils sont assis dans une pièce juste à côté les uns des autres, où qu’ils soient, en supprimant l’obligation pour tout le monde d’être au bureau”, dit-il.

Google admet qu’il y aura beaucoup d’essais et d’erreurs au cours des deux prochaines années, pour essayer de comprendre ce que signifient réellement les termes “hybride” et “flexible”. L’entreprise dispose bien entendu de tous les outils nécessaires pour faire fonctionner l’hybride : après tout, elle teste des espaces de réunion et de travail hybrides fantaisistes aux États-Unis, même si elle souhaite également que les employés retournent à leur bureau.

L’entreprise a déjà déclaré s’attendre à ce que la majorité de ses employés travaillent depuis leur bureau au moins trois jours par semaine, et aux États-Unis, ceux qui choisissent de déménager ou de travailler à distance peuvent s’attendre à ce que leur salaire soit ajusté en conséquence.

En investissant 1 milliard de dollars, Google fait le pari que le bureau est toujours d’actualité, malgré tous les changements intervenus dans nos vies professionnelles au cours des deux dernières années. Il faudra sans doute attendre au moins aussi longtemps – et probablement plus longtemps – pour voir si ce pari est payant.

Source : “ZDNet.com”

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