Gilets jaunes : manifestations dans plusieurs villes, échauffourées à Toulouse – Le Parisien

Des rassemblements de Gilets jaunes ont lieu ce samedi dans plusieurs villes du pays, comme à Metz, Lille, Bordeaux et aussi Paris. A Toulouse, désignée « capitale nationale » de la mobilisation pour ce 48e « acte », des échauffourées ont éclaté dès le début de la manifestation, les forces de l’ordre faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser le cortège.

Plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés à Toulouse même s’il était difficile d’évaluer le nombre de manifestants puisque le défilé n’a duré que quelques minutes, avant sa dispersion en petits groupes de dizaines ou centaines de personnes dans les artères du centre-ville.

Peu de gilets fluo à Toulouse

La manifestation n’avait pas été déclarée en préfecture et très peu de manifestants portaient le gilet fluo. Ripostant parfois à des jets de projectiles, les forces de l’ordre ont toute l’après-midi noyé des rues commerçantes sous d’épais nuages de gaz lacrymogène. La place du capitole était une nouvelle fois interdite d’accès par la préfecture.

Dix-sept personnes ont été interpellées pour « transport d’objets interdits, jets de projectiles sur des agents des forces de sécurité, violences sur agents, interdiction de participation à la manifestation ». Les services de l’Etat ont recensé un blessé léger parmi les manifestants et un chez les forces de l’ordre.

« La police nous traite comme des cafards, en nous interdisant de manifester. Mais plus j’aurai peur, plus je viendrai », a assuré Nathalie, une chômeuse de 60 ans, soignée par des « street medics ». « A un moment je me suis retrouvée contre la vitrine d’un bar, la police a tiré et le gaz nous est tombé dessus comme de la pluie. Un éclat m’a entaillé le doigt », a-t-elle raconté.

Quelques incidents à Metz

A Metz, quelque 500 personnes, selon la police, ont défilé dans le centre-ville. Sur des chasubles fluo, on pouvait lire: « Je suis pacifiste », « Ils ont la police, on a la peau dure ». Après avoir été repoussés du centre-ville, des Gilets jaunes ont lancé des objets incendiaires, ce qui a entraîné « un tir unique de gaz lacrymogène », selon une source policière.

Des incidents ont brièvement éclaté quand un groupe de plusieurs dizaines de manifestants, composé surtout de jeunes, souvent vêtus de noir, sont sortis du cortège et ont tenté d’aller dans les rues piétonnes. Divers projectiles dont des pierres et trois cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de l’ordre sans faire de blessés, selon la police.

A Paris, environ 200 personnes ont défilé entre Bastille et la Porte Maillot dans le calme. « Les manifestations déclarées, ça sert à rien. On est parqués par des CRS comme des animaux. Ce qu’il faut, c’est des actions coup de poing, comme le blocage de péages ou de centres commerciaux, pour faire mal aux portefeuilles », a affirmé Marco, 18 ans.

A Bordeaux, environ 150 personnes selon la police, dont à peine une dizaine portant un « gilet jaune », ont battu le pavé. Christine, une retraitée de 64 ans, déplore qu’il n’y ait eu «aucun changement réel » depuis le début du mouvement en novembre 2018. « Aujourd’hui en France, on ne peut plus vivre de son travail et c’est révoltant. Les Gilets jaunes, ce ne sont pas que des hommes désociabilisés et avinés qui manifestent, comme veulent nous le faire croire les médias », dit-elle.

A Lille, une centaine de manifestants ont également défilé. « Quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir », pouvait-on lire sur une pancarte.

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