« Gilets jaunes » : Deux policiers renvoyés devant le tribunal correctionnel pour des violences – 20 Minutes

Policiers et gilets jaunes s’accusent mutuellement de violence depuis un an — Lucas BARIOULET / AFP

Il l’avait assuré en mai dernier. Dans une interview accordée au Parisien, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz avait annoncé que des policiers mobilisés sur des manifestations de «  gilets jaunes » seraient renvoyés devant le tribunal correctionnel d’ici à la fin de l’année. Ce jeudi, le magistrat a fait savoir dans un communiqué que deux agents comparaîtront prochainement devant le tribunal correctionnel. Le premier, accusé d’avoir jeté un pavé lors de la manifestation du 1er mai 2019 à Paris, marquée par de nombreuses violences et débordements, sera jugé pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».

Le second policier sera convoqué devant le tribunal correctionnel pour avoir giflé un manifestant, toujours le 1er mai. Il comparaîtra pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours ». Tous deux encourent trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

D’autres policiers pourraient les suivre. Sur les 212 enquêtes confiées par le parquet de Paris à l’IGPN (inspection générale de la police nationale), 146 ont été clôturées. Outre les deux qui ont donné lieu à une convocation devant le tribunal, 18 font l’objet de l’ouverture d’une information judiciaire confiée à des juges d’instruction. Mais à ce stade, aucun agent n’a été mis en examen.

72 procédures « sont toujours en cours d’analyse »

Par ailleurs, 72 procédures « sont toujours en cours d’analyse », poursuit Rémy Heitz. « Ces enquêtes sont terminées, les dossiers sont sur les bureaux des magistrats qui n’ont pas encore pris leur décision quant à la suite », explique à 20 Minutes une source judiciaire. Ils pourraient décider soit de classer ces procédures sans suite, soit de renvoyer d’autres agents devant le tribunal. Enfin, 54 enquêtes ont fait l’objet d’un classement sans suite, soit parce que les infractions étaient insuffisamment caractérisées, soit parce que les auteurs n’ont pas pu être identifiés, soit parce qu’aucune infraction n’a été relevée.

Rémy Heitz n’évoque dans son communiqué que les enquêtes confiées à la police des polices par le parquet de Paris. L’IGPN a été saisie par d’autres parquets de 101 autres enquêtes judiciaires pour des violences policières présumées lors des manifestations des « gilets jaunes ». L’inspection générale de la gendarmerie, elle, est en charge de 23 enquêtes dont 5 ont déjà été transmises aux parquets. D’après les chiffres arrêtés mi-mai par le ministère de l’Intérieur, 2.448 blessés ont été recensés côté manifestants et 1.797 côté forces de l’ordre.

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