Génération identitaire : Le Conseil d’Etat confirme la dissolution du groupe extrême droite – 20 Minutes

Lors d’une manifestation de Génération Identitaire (illustration) — Remon Haazen/Shutterstock

Le Conseil d’Etat a estimé, ce lundi, que la dissolution du groupe extrême droite Génération identitaire (GI) était « proportionnée à la gravité des risques pour l’ordre public » de l’association qui avait contesté via un référé-suspension sa dissolution décrétée en mars. « Cette association, sous couvert de contribuer, selon ses dires, au débat public sur l’immigration et de lutte contre le terrorisme islamiste, propage, depuis plusieurs années, des idées (…) tendant à justifier ou encourager la discrimination, la haine ou la violence envers les étrangers et la religion musulmane », a estimé le Conseil d’Etat.

La porte-parole de GI Thaïs Descufon, a de son côté, dénoncé une « décision politique » : « Ce n’est pas une surprise, on avait peu de chances que notre requête soit entendue mais ça n’en reste pas moins scandaleux. »

L’entretien d’un « amalgame » qui mettait « de l’huile sur le feu »

Vendredi, l’association avait contesté devant le juge des référés sa dissolution, décrétée le 3 mars et justifiée selon le gouvernement par « l’incitation à la discrimination, à la haine et à la violence » et la « volonté d’agir en tant que milice privée ». Lors de l’audience, la défense a estimé que l’association ne faisait que participer au débat public sur « le lien entre immigration et terrorisme, et plus globalement l’insécurité », en adoptant « une position ferme et dure », selon Me Pierre Robillot.

La représentante du ministère de l’Intérieur Pascale Léglise avait en revanche défendu que GI par l’entretien d’un « amalgame entre les immigrés, les étrangers, les musulmans et les islamistes » mettait « de l’huile sur le feu ». Dans son ordonnance, le Conseil d’Etat a abondé dans ce sens. « L’association organise en outre des événements connus ou entretenant des sentiments xénophobes ou racistes », souligne la juridiction.

Le Conseil d’État a également estimé que l’association utilisait « une imagerie et une rhétorique guerrières » et a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de l’association.

Créée en 2012, l’association loi 1901, dont le nombre de militants et sympathisants était estimé avant la dissolution à 800 tout au plus par les spécialistes, s’est fait connaître en occupant le chantier d’une mosquée en construction à Poitiers. Une opération anti-migrants, menée dans les Pyrénées fin janvie, avait « scandalisé » le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui avait engagé la procédure de dissolution. Il a salué lundi soir dans un tweet d’un « constat clair » du Conseil d’Etat.

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