Gel des subventions américaines : en sanctionnant l’OMS, Donald Trump joue sur les critiques traditionnelles du Parti républicain – Le Monde

Donald Trump, le 14 avril à la Maison Blanche.

Donald Trump, le 14 avril à la Maison Blanche. MANDEL NGAN / AFP

Donald Trump a mis ses menaces à exécution, mardi 14 avril. Après avoir régulièrement critiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour sa gestion de la crise mondiale provoquée par le coronavirus, il a annoncé dans la roseraie de la Maison Blanche le gel du financement américain en représailles.

Les Etats-Unis sont le premier contributeur de l’organisation, à la fois pour ce qui relève de leur quote-part et des versements additionnels destinés à des projets spécifiques. Cette contribution représentait 17 % du budget de l’OMS en 2017.

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Le gel, a assuré Donald Trump, restera en vigueur jusqu’à la conclusion d’« une étude pour examiner le rôle de l’OMS dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus ». « Si l’OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la situation sur le terrain, l’épidémie aurait pu être contenue à sa source avec très peu de morts », a affirmé le président, mettant en cause une complaisance de la direction de l’organisation vis-à-vis des autorités chinoises. Il s’est cependant refusé à exiger la démission du directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, réclamée aux Etats-Unis par certains élus républicains.

Changement de ton

Le président des Etats-Unis avait adopté un tout autre ton le 24 janvier sur son compte Twitter. « La Chine a travaillé très dur pour contenir le coronavirus. Les Etats-Unis apprécient grandement ses efforts et sa transparence. Tout fonctionnera bien », avait-il assuré. « Au nom du peuple américain, je tiens à remercier le président Xi [Jinping]! », avait-il ajouté.

Après la progression de l’épidémie aux Etats-Unis, Donald Trump avait ensuite adopté un discours plus agressif envers Pékin, évoquant systématiquement à partir du 21 mars un « virus chinois » pendant que son secrétaire d’Etat Mike Pompeo optait pour le « virus de Wuhan », la région d’origine de la pandémie. Le président a renoncé à cette formule après un échange téléphonique avec son homologue chinois, et après avoir constaté le développement dans son pays d’actes xénophobes visant la communauté asiatique.

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Le président des Etats-Unis avait déjà annoncé le gel de la contribution américaine une semaine auparavant, avant de revenir rapidement sur ses propos.

« L’OMS reçoit d’énormes sommes d’argent des Etats-Unis. Et nous payons la majorité, la plus grande partie de leur argent. Et ils ont en fait critiqué mon interdiction de voyager [pour les étrangers en provenance de la Chine] au moment où je l’ai faite. Et ils avaient tort. Ils se sont trompés sur beaucoup de choses. Et ils avaient beaucoup d’informations tôt et ils semblent être très centrés sur la Chine. Nous devons examiner cela. Nous allons donc y jeter un œil », avait-il ainsi dit le 7 avril.

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