Fusillades à Jérusalem-Est : Netanyahou appelle à une réponse «forte, rapide et précise» – Le Figaro

Des forces de sécurité israéliennes et des secouristes dans le quartier de Silwan, à Jérusalem, où un assaillant a tiré sur deux personnes, samedi 28 janvier 2023. AHMAD GHARABLI / AFP

Vendredi et samedi, la partie arabe de la ville a été le théâtre de deux attaques contre des juifs. L’une, qui a fait sept morts, est la plus meurtrière enregistrée en Israël depuis 2014.

Samedi soir, lors d’une réunion d’urgence du cabinet de sécurité, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réclamé une réponse « forte, rapide et précise. » Parmi les mesures qui seraient envisagées par le cabinet de sécurité : sceller les maisons des familles des assaillants, arrêter leurs proches, voter une loi permettant la déportation de leur famille et faciliter le port d’armes pour les Israéliens.

Le cabinet de sécurité israélien aurait même décidé, selon une source locale bien informée, de prendre des mesures «pour renforcer» les colonies juives de Cisjordanie. Le Premier ministre Netanyahu devrait tenir une réunion dans les prochains jours pour décider des détails de cette réponse forte.

Ces mesures font suite aux événements de ces deux derniers jours : coup sur coup, Jérusalem a été ciblée par deux attaques, dont l’une, qui a fait sept morts, est la plus meurtrière enregistrée en Israël depuis 2014. Elle a eu lieu vendredi soir, après la prière du shabbat, devant la synagogue Ateret Avraham de Neeve Yaakov, un quartier de colonisation israélien situé dans la partie est de Jérusalem, occupée par Israël depuis 1967.

L’assaillant, Khayir Alqam, était un jeune homme de 21 ans habitant Ras El Amoud, un quartier palestinien de Jérusalem Est. La nuit de vendredi à samedi a été marquée par des émeutes à proximité de la vieille ville de Jérusalem. Le lendemain matin, Silouan, un autre quartier palestinien de Jérusalem Est, a été le théâtre d’une deuxième attaque. Elle a eu lieu à proximité de la Cité de David, un site de fouilles archéologiques israéliennes situé au pied des murailles, à proximité de l’esplanade des Mosquées. Un adolescent palestinien de 13 ans, habitant du quartier, a tiré sur des passants israéliens, des hommes armés qui ont riposté. L’attaque a fait deux blessés, l’assaillant a également été blessé.

Samedi, en fin de journée, une nouvelle attaque a eu lieu près de Jéricho, en Cisjordanie occupée, où un Palestinien a tiré sur un restaurant situé à proximité d’une colonie israélienne. Son arme s’est enrayée et il a pris la fuite sans avoir fait de victimes. Il était recherché par l’armée israélienne.

Ambiance toujours tendue à Jérusalem

Les deux attaques de Jérusalem ont en commun d’avoir été perpétrées par des jeunes palestiniens, habitants de Jérusalem Est. Tous deux inconnus de la police israélienne, ils ont choisi des cibles à forte portée politique : un quartier de colonisation habité par des juifs ultra-orthodoxes et un site archéologique revendiqué, par les Israéliens, comme le lieu d’origine de la ville du roi David. Les forces de sécurité israéliennes s’inquiètent de nouvelles attaques similaires, par mimétisme, alors que jusqu’à présent les violences étaient surtout contenues à l’intérieur de la Cisjordanie.

Samedi, en fin de journée, l’ambiance était toujours tendue à Jérusalem où des forces de police supplémentaires avaient été déployées. En Cisjordanie trois bataillons de l’armée israélienne ont également été envoyés en renfort. Samedi soir, le chef de la police israélienne a invité les Israéliens détenteurs d’un port d’arme à les garder avec eux et à « s’en servir quand c’est nécessaire. »

«Le langage entre nous et l’occupant est celui des armes!»

Depuis une opération de l’armée israélienne jeudi matin à Djénine, qui a fait neuf morts palestiniens, l’Autorité Palestinienne a cessé sa coopération sécuritaire avec Israël. Dans un communiqué publié samedi à la suite d’une réunion dirigée par Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité Palestinienne, elle a maintenu cette posture, affirmant, sans mentionner les attaques perpétrées à Jérusalem, « tenir le gouvernement d’occupation israélien pour responsable de la dangereuse escalade causée par ses crimes (…), sa politique de colonisation (…) et de profanation des sites sacrés, musulmans et chrétiens. » Sur Instagram, une vidéo montrait samedi le secrétaire du Fatah – le parti de Mahmoud Abbas- à Djénine. Fusil M16 à la main, il exhortait la foule en lançant : « le langage entre nous et l’occupant (Israël, NDLR) est celui des armes ! » Vendredi soir, l’annonce de l’attaque contre la synagogue avait donné lieu à des scènes de liesse à travers la Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Provenant autant de l’Union Européenne que de la Russie, les appels à la retenue se multiplient. D’après l’Autorité Palestinienne, 31 Palestiniens auraient été tués depuis le début du mois de janvier. En 2022, le bilan s’élève à 144, ce qui fait de cette année la plus sanglante depuis la fin de la seconde intifada.

Samedi soir, on connaissait l’identité de quatre des victimes de l’attaque de vendredi : un couple de quadragénaires, Eli et Natalie Mizrah, un quinquagénaire, Rafael Ben-Eliyahu et un adolescent de quatorze ans, Asher Natan.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *