Fronde des députés macronistes après une note de Gilles Le Gendre – Le Figaro

« Gilles doit partir », ordonne un député macroniste. « Cette fois, il doit prendre conscience que ce n’est plus possible », opine un autre. Déjà en difficulté à la tête du groupe La République en marche à l’Assemblée, Gille Le Gendre doit désormais faire face à une menace de putsch fomentée par ses troupes. En cause : une note adressée au président de la République sur le remaniement, dont le contenu a été dévoilé par Marianne , vendredi. Selon les révélations de l’hebdomadaire, le président de groupe défend donc auprès d’Emmanuel Macron le remplacement d’Édouard Philippe à ­Matignon.

Dans le fauteuil du premier ministre, Gilles Le Gendre verrait bien l’actuel ministre des Affaires Étrangères Jean-Yves Le Drian, ou encore Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, malgré le « faible charisme » de ce dernier. À ses yeux en revanche, aucun député du groupe LREM ne semble « crédible » pour Matignon. Gilles Le Gendre suggère de nommer Manuel Valls au Quai d’Orsay, Christophe Castaner à la Défense, Gérald Darmanin aux Affaires sociales… et lui-même comme ministre des Relations avec le Parlement !

Les députés LREM ont tout de suite vu rouge. « La seule bonne nouvelle de cet ­article, c’est que l’on apprend que Gilles veut quitter la présidence du groupe, égratigne l’un d’eux. Qu’il n’attende pas d’être nommé pour le faire. On espère tous son départ et celui de sa “présidence”. » Plusieurs membres du groupe ont exprimé leur indignation, dans une boucle ­Telegram commune. « Soit c’est une “fake news”, soit c’est très grave », a écrit une députée. « Si aucun député du groupe n’est crédible, qu’en est-il du président, de ce même groupe ? », interroge une autre. « J’hésite entre affligeant et accablant… » Conscient de sa fragilité, l’intéressé s’est contenté d’un message lapidaire à destination du groupe. « Cet article comporte de nombreuses contre-vérités et interprétations tendancieuses, dont chacun pourra comprendre les intentions politiques », s’est-il justifié, refusant de commenter « le contenu de [ses] discussions avec le chef de l’État ».

Son entourage soupçonne « une manœuvre » au sommet de l’État pour tenter de pousser le président de groupe, déjà contesté, vers la sortie. « Cette fuite a une double utilité pour l’Élysée : dézinguer Gilles Le Gendre parce que le groupe ne le supporte plus et mettre la pression sur les ministres en vue du mercato », décrypte une cadre du groupe. « La prochaine étape, c’est la réunion de groupe de mardi, durant laquelle Gilles aura l’occasion de s’expliquer », explique-t-on à la présidence. « Il va se faire plier la gueule mardi. En tout cas moi, je vais me lâcher », menace une élue.

« Je ne resterai pas silencieux mardi et je ne serai pas le seul », annonce un député, qui plaide pour la démission de Le Gendre, une présidence intérimaire assurée par la doyenne du groupe – Danièle Hérin – puis une nouvelle élection organisée en juillet, après le remaniement. « Sinon, c’est simple : le groupe va exploser. » Plusieurs candidats sont déjà sur les rangs.

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