Free et Orange souhaitent prolonger leur accord d’itinérance de deux ans

Free et Orange souhaitent prolonger leur accord d'itinérance de deux ans

C’est reparti pour un tour. Dans un communiqué publié en fin de semaine dernière, le gendarme des télécoms a annoncé l’examen d’un avenant au contrat d’itinérance permettant à Free de reporter de deux ans, soit jusqu’au 31 décembre 2022 au lieu du 31 décembre 2020, l’utilisation des réseaux 2G et 3G d’Orange pour ses propres offres commerciales. L’opérateur fondé par Xavier Niel a justifié cet avenant par « l’impossibilité de rattraper le standard de couverture du marché qui a nettement augmenté avec l’accord de mutualisation Crozon et les obligations New Deal ».

Pour la direction du quatrième opérateur mobile français, il s’agit donc de palier à la mutualisation des réseaux signée en 2014 par Bouygues Telecom et SFR mais également de satisfaire aux impératifs du New Deal Mobile, qui impose des obligations supplémentaires de couverture aux opérateurs mobiles, via des engagements contraignants et opposables pris en 2018 par ces derniers pour accélérer la couverture mobile des territoires en échange d’une reconduction de leurs fréquences gracieuse de la part des autorités.

L’état-major de Free a également justifié la mise en place de cet avenant par l’impossibilité dans laquelle il se trouve de déployer un réseau 2G à court-terme en raison du manque de fréquences tout en regrettant l’utilisation de la 2G par les autres opérateurs comme technologie de repli « dans certaines situations notamment en indoor ou en heures de pointe ».

« Le besoin de bénéficier d’une couverture 2G  au même titre que les autres opérateurs de réseaux mobiles » étant toujours plus important, il a donc été nécessaire de reconduire le contrat d’itinérance le liant à Orange pour une durée de deux années supplémentaires, explique la direction de l’opérateur.

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La concurrence tire à boulets rouges

Si ce contrat devait être reconduit avec l’accord de l’Arcep, il ne s’assortira toutefois pas de facilités supplémentaires prévient pourtant le gendarme des télécoms. D’une part, les débits maximums montants et descendants atteignables par les clients de Free Mobile en itinérance seront toujours plafonnés à 384 kbits en 2021 et 2022.

D’autre part, la capacité des liens d’interconnexion entre le cœur de réseau de Free Mobile et celui d’Orange pour l’écoulement du trafic total en itinérance n’augmenteront pas, alors même qu’un mécanisme financier, dont les détails n’ont pas été dévoilés, doit permettre d’inciter, à partir de 2022, les deux opérateurs à « réduire le nombre de clients Free Mobile utilisant le Réseau 2G/3G d’Orange ».

Tandis que l’Arcep n’a pas encore donné son feu vert à cette opération, le gendarme des télécoms a donné aux autres acteurs du marché, dont bien évidemment SFR et Bouygues Telecom, jusqu’au 4 mai prochain pour faire part de leur position sur cet accord. Nul doute que ces derniers ne devraient pas être ravis de voir l’itinérance entre Free et Orange reconduite.

Interrogé par Le Figaro, le secrétaire général de SFR Arthur Dreyfuss a ainsi regretté que « douze ans après avoir obtenu sa licence, ce nouveau contrat témoigne d’un bien triste constat », tout en pointant du doigt un manque d’investissement de la part de Free. « Il est en effet compliqué de pouvoir investir quand on a une si forte politique de dividendes. Il est alors d’autant plus surprenant que le régulateur vole à nouveau au secours du 4e opérateur malgré cette équation : dividendes en hausse et investissements pas au niveau promis », a regretté le secrétaire général de SFR.

Des reproches qu’a également formulé la direction de Bouygues Telecom à l’encontre de l’opérateur de Xavier Niel, en regrettant que cet accord porte également sur les zones très denses, dans lesquelles « Free n’a aucunement besoin de ce genre de filet de sécurité ». Le futur de cet avenant, qui fait donc grand bruit dans le secteur, devrait être connu dans les prochains mois, comme l’a précisé l’Arcep.

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