Françoise Bourdin, la romancière aux 15 millions de livres vendus, est morte – Le Figaro

L’écrivaine discrète, mais très populaire, près de 50 romans traduits en 12 langues, est décédée à l’âge de 70 ans.

La romancière Françoise Bourdin est décédée, lundi 26 décembre. L’écrivaine fait partie des auteurs qui ont le plus de succès en France, avec 15 millions d’ouvrages vendus, traduits en 12 langues. «J’adresse mes plus sincères condoléances à la famille de Françoise Bourdin, à ses deux filles, Fabienne et Frédérique, à ses petits-enfants, je pense à toutes les équipes, de Belfond, de Plon et de Pocket, qui ont travaillé avec elle depuis tant d’années, ainsi qu’à ses millions de lecteurs fidèles», a déclaré la directrice générale du groupe Editis, Michèle Benbunan.

Françoise Bourdin a commencé tôt. À 20 ans, elle signe chez Julliard son premier contrat pour Les Soleils mouillés. Suivi d’un deuxième roman, De vagues herbes jaunes, très vite adapté au cinéma par Josée Dayan avec, dans le rôle principal, Laurent Terzieff. Et puis, elle arrête tout. «Je me suis mariée, j’ai eu des enfants dont je voulais m’occuper. Le reste avait soudain moins d’importance.» Une décision compréhensible: l’enfance de Françoise Bourdin fut marquée à jamais par le départ de sa mère. Elle sera, elle, présente pour ses deux filles.

Fidèle aux Éditions Belfond

Heureusement pour nous, vingt ans plus tard, «une très grosse envie de raconter des histoires» la titille et elle s’y attelle avec passion. Jusqu’à se retrouver avec deux manuscrits sur les bras. Ils seront publiés simultanément chez Denoël et à La Table Ronde. Mais c’est sa rencontre avec Tony Cartano, des Éditions Belfond, qui sera décisive: «Il publiera “Les Vendanges de juillet”. J’ai compris que le livre commençait à bien marcher quand il m’a demandé d’écrire la suite» Le succès ne s’arrêtera plus et Françoise restera à jamais fidèle à Belfond. «Je m’y sens bien. La confiance est là, c’est essentiel pour moi

Née à Paris de parents chanteurs lyriques, Françoise Bourdin baigne dès son jeune âge dans un univers artistique et féerique. Passionnée d’équitation depuis l’adolescence, elle passe plus de temps à cheval que sur les bancs du lycée Victor-Duruy. Son autre passion est la littérature, et elle dévore les classiques des étés durant. Ses romans ont conquis de plus en plus de lecteurs et beaucoup ont été adaptés à la télévision.

Parallèlement à son activité de romancière, Françoise Bourdin est également scénariste pour la télévision. En 2012, elle publie Serment d’automne, puis D’eau et de feu l’année suivante. En 2014, elle publie pas moins de 4 romans dont La promesse de l’océan et Un nouveau départ pour changer de vie. En 2015, elle sort Au nom du père, et en 2016 Un mariage d’amour et Face à la mer.

Boudée par les médias

L’écriture est en effet la grande affaire de sa vie. Chaque année paraît un nouvel opus, la romancière ne ménage pas sa peine. Pourtant, et malgré son immense succès, elle se fait discrète. Un adjectif qui l’agace: «Discrète contre ma volonté! C’est devenu quasiment une étiquette quand on parle de moi. Je n’ai jamais refusé une interview, ce sont les médias qui m’ont longtemps boudée! La littérature populaire, on le sait, n’a pas bonne presse, mais les choses évoluent peu à peu. On parle aujourd’hui de romans “feel good” et l’image a changé. Aujourd’hui, on s’intéresse davantage à moi et j’en suis ravie. Mais en réalité, tout ça m’est un peu égal. J’en ai souffert, je n’en souffre plus. Ce que je n’aime pas, c’est l’idée que mon public soit parfois moqué, car mépriser les romans populaires c’est mépriser son lectorat. Celui-ci n’a pas forcément mauvais goût, plaire n’est pas forcément suspect», racontait-elle dans à notre consœur Laurence Caracalla en juin 2021.

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