«Fous le camp bougnoule» : le maire de Givors insulté, Darmanin se dit «écœuré» – Le Parisien

« Quatre pages de calomnie, de haine raciale et de menaces. » Vendredi matin, le maire (divers gauche et écologiste) de Givors (Rhône), Mohamed Boudjellaba, a eu la mauvaise surprise de recevoir un long courrier anonyme de menaces et d’insultes à son encontre. Des invectives à caractère raciste qu’il a vivement dénoncées sur les réseaux sociaux.

« J’ai reçu hier matin en mairie un courrier abject, qui n’a qu’une vocation : m’intimider, par le biais d’insultes racistes et de menaces de mort », témoigne-t-il sur son compte Facebook.

Dans le courrier, long de quatre pages, s’enchaînent les menaces et les injures : « Allez fous le camp bougnoule si tu ne veux pas brûler comme une merguez » ; « on sait encore se servir d’une mitraillette » ; « et la guerre tu vas l’avoir bougnoule » ; « Tu as intérêt à dégager le plus rapidement possible parce que tu sais comment ça fait une bombe dans une habitation, ça fait boum », détaille l’élu, qui occupe ses fonctions depuis juin dernier.

Des propos « abjects » et « insupportables »

En réponse, le maire de la commune en banlieue de Lyon assure avoir décidé de porter plainte et compte envoyer un courrier d’alerte au procureur de la République et au préfet locaux. « Avec mon équipe, nous avons fait du vivre-ensemble et de la lutte contre les incivilités une priorité. Cela exige que chacun d’entre nous n’ignore jamais de tels propos. Que les auteurs de ces lignes en soient informés : nous ne céderons pas face à la haine », promet l’édile.

Nombreuses sont les personnalités qui ont vivement condamné la lettre et apporté leur soutien à Mohamed Boudjellaba. Sa rivale communiste, Christiane Charnay, a dénoncé un courrier « infâme », de même que son concurrent du Rassemblement national, Antoine Mellies, qui a jugé la lettre « inacceptable ».

Sur Twitter, le préfet de la région Auvergne Rhône-Alpes a d’ailleurs condamné « avec la plus grande fermeté les propos abjects » visant Mohamed Boudjellaba. « Le racisme ainsi que toutes les formes de discriminations n’ont pas leur place dans notre République », assure-t-il sur son compte.

Dimanche après-midi, c’est le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a exprimé son soutien au maire, se disant « écœuré » par ces « propos racistes insupportables ». « S’en prendre à un élu c’est s’en prendre à la République. La haine n’a pas sa place dans notre société, nous ne laisserons rien passer », a insisté le ministre.

« Quatre pages de répugnances non signées. Une enquête est ouverte pour retrouver cet anonyme et le présenter à la Justice », a tweeté le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, en adressant son soutien à son « compatriote » maire de Givors. « Le racisme est la fiente des esprits pauvres qui ont la haine et le mépris pour seul horizon », a également fustigé le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, faisant lui aussi part de son soutien.

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