Flagnac. Accident de chasse mortel dans le Cantal : désarroi dans le village d’origine de la victime en Aveyr – LaDepeche.fr

l’essentiel Au lendemain de l’accident qui a coûté la vie à une jeune femme de 25 ans samedi peu après 15 heures à Cassaniouze, le village de Flagnac, d’où était originaire la jeune victime, était sous le choc ce dimanche. Partie en randonnée avec son compagnon, Mélodie Cauffet a été mortellement touchée par une balle perdue, tirée vraisemblablement par une chasseuse de 17 ans originaire du Cantal, placée hier en garde à vue.

Dimanche matin au café de Flagnac, il ne faisait pas bon être chasseur. Entre régulation de la chasse, ras-le-bol des accidents et incompréhension ce sont, entre les clients, les mêmes débats que ceux qui agitent actuellement la classe politique et la société française. Avec la douleur en plus : la jeune victime qui a trouvé la mort samedi alors qu’elle randonnait dans le Cantal, Mélodie Cauffet, âgée de 25 ans, était native du village et bien connue des Flagnacois.

Au commencement, ce sont les chasseurs dans leur ensemble qui en ont pris pour leur grade : “Ils se croient parfois tout permis, et tout le monde est trop excité sur la gâchette en ce moment. Quand ils sortent, on dirait des cowboys”, confie Christian.

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Tous, ici, connaissaient la jeune Mélodie et sa famille

Rapidement cependant, la nécessité de réguler les espèces qui causent de gros dégâts, comme les sangliers, fait consensus au sein des clients. “Ils sont beaucoup trop nombreux dans le secteur, ce sont des bestioles qui gênent beaucoup”, explique José au sujet des sangliers. Pour lui, la réglementation devrait changer pour permettre de classer le sanglier comme “espèce nuisible”. Certains des villages du secteur abriteraient en effet jusqu’à 200 spécimens.

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Tous, ici, connaissaient la jeune Mélodie et sa famille, et l’ambiance est des plus pesantes dans le bar-tabac flagnacois. Les clients se souviennent surtout de son père, employé dans un Ehpad du secteur, qui s’est énormément investi dans l’éducation de la jeune fille et de son frère. À son évocation, tous ont une pensée pour lui, matérialisée par un lourd silence.

La balle mortelle a-t-elle ricoché sur un arbre ?

“Quelques tensions” avec la société de chasse locale, à cheval sur Flagnac (Aveyron) et Cassaniouze (Cantal), ont eu lieu selon certains Flagnacois rencontrés ce dimanche. “Je circulais en voiture et je suis tombé sur les chasseurs, qui étaient réunis avant leur battue… au milieu de la route !”, affirme un villageois. “C’est comme dans toutes les sociétés de chasse : tous les chasseurs ne méritent pas forcément d’avoir une arme à la main”, poursuit-il.

Beaucoup s’accordent cependant à le reconnaître : cette société de chasse est “à fond” sur la sécurité, à plus forte raison quand il s’agit de formation. Une rumeur, toujours pas confirmée par les services en charge de l’enquête, évoque que la balle aurait traversé le sanglier puis ricoché sur un arbre avant de toucher la jeune femme, qui se promenait avec son compagnon avec lequel elle venait de s’installer à Almont-les-Junies.

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“Aujourd’hui, ça fait peur”

“Je ne suis pas contre la chasse, mais aujourd’hui, ça fait peur. Surtout quand on sait que la portée d’un fusil est de 1 000 m et que celle d’une carabine est de 4 000 m. Les balles, c’est de la folie”, explique Simon, jeune retraité. “Pour moi, il faudrait interdire la chasse en battue et à balles les mercredis, samedis et dimanches après-midi. Il ne serait possible de chasser qu’au plomb. Priorité aux promeneurs. Je pense que ce sont deux mondes qui peuvent cohabiter”, avance-t-il.

Odile, mamie aux yeux émus, mettra tout le monde d’accord dès son entrée dans le café : “C’est triste, d’un côté comme de l’autre. J’ai de la peine pour les deux familles. La victime, bien sûr, mais aussi celle qui a tiré, qui va porter ce drame toute sa vie.”

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