
Fin officielle de l’opération militaire française « Barkhane » au Sahel, après presque dix ans d’existence – Le Monde
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Après presque dix ans d’existence, l’opération « Barkhane » au Sahel est officiellement terminée. C’est en tout cas, selon l’Elysée, ce que devrait formellement annoncer le chef de l’Etat Emmanuel Macron, mercredi 9 novembre, lors d’un déplacement prévu sur la base de navale de Toulon, où il doit se livrer à un vaste exercice de doctrine militaire, en présentant une nouvelle « revue nationale stratégique » (RNS).
Cette annonce se veut le point final d’une opération qui avait débuté en janvier 2013 au Mali avec le lancement de « Serval », rapidement rebaptisée « Barkhane », en août 2014. C’est aussi le terme d’un douloureux processus de retrait du Mali, où étaient principalement déployés les militaires français. Celui-ci a été amorcé mi-2021 et les derniers soldats français de « Barkhane » ont quitté le pays mi-août.
Si le démantèlement des bases françaises a démarré à cause de l’instabilité politique à Bamako – deux coups d’Etat en moins de douze mois –, il s’est accéléré à partir de fin 2021 en raison de la collaboration de plus en plus active du régime malien avec le groupe paramilitaire Wagner, proche du pouvoir russe. Cette situation a servi de porte de sortie à l’exécutif, face à l’impuissance de plus en plus visible sur le terrain de sa lutte contre le terrorisme.
Accords bilatéraux
Cette fin de l’opération « Barkhane », qui a compté jusqu’à 5 100 hommes – hors forces spéciales – ne marque toutefois pas le départ complet des militaires français du Sahel. Quelque 3 000 soldats sont encore déployés au Tchad et surtout au Niger, où la France a recentralisé une bonne part de ses moyens militaires. Mais ces hommes n’agiront plus formellement dans le cadre d’une « opération extérieure » (opex), a précisé l’Elysée, mardi.
Une différence de mandat et de conditions juridiques d’exercice relativement nouvelles pour les militaires français, hormis ceux qui étaient amenés jusque-là à faire de la coopération, souvent limitée à de la formation des forces de sécurité locales. Leurs actions seront désormais principalement encadrées par les accords bilatéraux signés avec les pays hôtes, généralement de type Sofa (« accord de statut des forces »).
Cette évolution ne devrait pas manquer d’apporter son lot de questions. Les actions des militaires français en Afrique pourront aller à l’avenir de la « formation » au « soutien » – pour soigner ou évacuer les blessés au combat, ou encore de l’aide logistique – jusqu’à de « l’appui », selon l’Elysée. C’est-à-dire, potentiellement, jusqu’à de l’accompagnement au combat ou de l’« appui feu » (frappe aérienne par exemple), comme c’est actuellement le cas au Niger ou au Burkina Faso.
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