Films catastrophes et catastrophes techniques

Films catastrophes et catastrophes techniques On l’a dit et répété : j’ai un goût exquis et délicat en matière de cinéma. C’est pour cela que je suis bonne cliente pour les films d’action, les films d’horreur et les films catastrophes. TF1 ayant décidé de me consoler du débat avorté sur la réforme des retraites, après San Andreas il y a deux semaines, la chaîne a diffusé Geostorm dimanche dernier.

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Les gros nuages font les gros orages

Le pitch est simple : l’Homme a dévasté le climat, les catastrophes naturelles s’enchaînent donc la communauté internationale décide de s’unir pour créer un gigantesque réseau de satellites autour du globe pour réguler le climat. Nom de la bestiole ? Dutchboy.

Techniquement, la géoingénierie existe et c’est un domaine extrêmement sérieux. L’objectif est d’essayer de réguler le climat, dans un but préventif. Le recours à cette science dans Geostorm n’est donc pas fantaisiste, mais c’est le seul point qui ne l’est pas. Dans le film, tous les États arrivent à se mettre autour d’une table et à travailler ensemble. Quand on voit ce qu’il est advenu des Accords de Paris, on est en droit d’avoir quelques doutes.

On passera également sur l’espèce de sas dans lequel se retrouve piégé un scientifique et qui finit dans l’espace sans que personne ne se rende compte qu’il y avait quelqu’un dedans. De même, on essaiera d’oublier cette réplique, absolue épique à la fin du film « je vais redémarrer manuellement le système, ça éjectera le virus ». On espère qu’il n’y a aucun responsable ou décideur d’entreprise qui a pris ce dialogue au sérieux. Dans le cas contraire, merci de prendre soin des administrateurs systèmes, développeurs et autres personnels de la sécurité informatique autour de vous, car une cellule de soutien psychologique sera amplement nécessaire.

La science en vacances

C’est ce qui est fantastique avec les films-catastrophes : à partir d’une hypothèse scientifique sérieuse, les scénaristes arrivent à nous pondre des trucs totalement délirants. Un de mes films préférés est 2012. À la faveur d’une éruption solaire, le noyau de la Terre se met à chauffer et une série de cataclysmes survient. La planète est dévastée, mais heureusement, des arches vont permettre de sauver l’espèce humaine (et quelques milliardaires).

L’année 2012 avait été propice pour les fins du monde scénarisé, car selon la mythologie maya, le 21 décembre 2012 marquait la fin d’un cycle long, que certains ont extrapolé en fin du monde. Tout y est passé : les catastrophes naturelles, la destruction atomique, l’explosion du soleil, un krach boursier, un déferlement de sauterelles, une nouvelle ère glaciaire, la fin de la carrière de Justin Bieber, etc.  

Les éminences scientifiques ont eu beau répéter qu’il ne fallait pas s’inquiéter – sauf pour la carrière de Justin Bieber, qui ne les concerne pas – il n’y avait aucune raison pour que notre civilisation disparaisse du jour au lendemain, simplement parce qu’on était passé du 20 au 21 décembre 2012. Mais les croyances ont la vie dure et si aujourd’hui, on peut en rire, on se rappellera aussi que ces convictions sont autant de vecteurs d’influences pour les personnes fragiles et que la majorité – si ce n’est la totalité – des mouvements sectaires appuient leurs discours sur l’eschatologie.

Seul contre le reste du monde

Autre pépite du genre : San Andreas. Là encore, une base scientifique solide et connue de tous : la faille de San Andreas, qui parcourt toute la Californie. Elle finit par s’ouvrir, provoquant un séisme de magnitude 9.6. Sauf que, si la faille décide effectivement de s’ouvrir un jour, provoquant ce que l’on a appelé le Big One, cela n’aurait pas forcément les conséquences que l’on voit dans le film.

Mais ce n’est pas très grave : Dwayne Johnson sauve tout le monde – c’est-à-dire sa famille – montre les muscles, cogne sur des méchants quand c’est nécessaire et tout ce petit monde se retrouve à la fin, en haut d’une colline, au soleil couchant.

Alors, pourquoi regarder ce type de films ? Pour les images. J’avoue sans honte être fascinée par les équipes techniques qui sont capables de créer des villes entièrement englouties par les eaux, les flammes, les extraterrestres, les astéroïdes, voire les quatre à la fois. C’est à la fois fascinant et terrifiant de se dire que toute notre civilisation peut disparaître aussi facilement et rapidement.

Si les catastrophes naturelles n’ont pas votre préférence, rassurez-vous, il existe pléthore de films de type épidémie, qui sont parfaitement adaptés à l’actualité récente.   

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