Fibre : Scopelec poursuit Orange après la rupture d’une partie de ses contrats

Fibre : Scopelec poursuit Orange après la rupture d'une partie de ses contrats

Les relations entre Orange et Scopelec, chargée des raccordements fibre de l’opérateur historique, prennent un nouveau tour, judiciaire cette fois. Une dizaine de jours après le placement de la coopérative en procédure de sauvegarde suite à la perte de 65% de ses contrats avec Orange, sa direction poursuit le géant des télécoms en justice pour “rupture brutale de la relation commerciale”. Cette offensive judiciaire, rapportée par le JDD ce dimanche, constitue une nouvelle étape dans le bras de fer que se livre la plus grosse coopérative française et Orange, l’un de ses principaux partenaires économiques.

En novembre dernier, celle-ci avait perdu 65% de ses contrats de sous-traitance avec Orange à l’issue d’un nouvel appel d’offres dévastateur lancé par l’opérateur historique pour en finir avec les critiques récurrentes visant la qualité de ses raccordements finaux à la fibre optique. Le préjudice est de taille pour Scopelec et ses 3 600 salariés. Sa direction chiffre à 1 000 le nombre d’emplois menacés suite à la décision d’Orange, effective le 31 mars prochain, qui devrait lui faire perdre 40% de son chiffre d’affaires, estimé à 475 millions d’euros en 2021.

Pour Scopelec, l’opérateur est largement en faute. Ce dernier est accusé de n’avoir pas respecté le préavis et de ne pas l’avoir accompagné dans ce changement, ce qu’Orange conteste. “Cette assignation a pour objectif de faire respecter nos droits à un préavis utile et nos droits à un accompagnement, y compris financier, face aux préjudices subis”, a fait savoir le président du directoire du groupe Scopelec, Thomas Foppiani lors du dépôt de cette plainte. De son côté, la direction d’Orange fait savoir qu’elle “conteste le bien-fondé de cette assignation”.

“Les attributaires du contrat en vigueur jusqu’au 31 mars 2022 ont été prévenus dès 2018 du terme de ce marché et du lancement d’un nouvel appel d’offres. Cela leur a été formellement notifié en avril 2020, soit 23 mois avant le terme, avec un préavis supérieur aux usages”, fait-elle valoir dans un communiqué.

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L’affaire se poursuit devant les tribunaux

En fin d’année dernière, Orange avait déjà justifié le non-renouvellement partiel de son partenariat avec Scopelec par une dégradation des prestations assurées par la coopérative. « Après plusieurs avertissements ces dernières années, la qualité des prestations proposées par certains prestataires actuels, dont Scopelec, qui a reçu plusieurs dizaines de mises en demeure en raison de manquements sur certains territoires, a conduit Orange à revoir l’attribution des zones confiées à chacun », avait indiqué la direction de l’opérateur

La décision n’avait pas manqué d’alarmer la Confédération générale des sociétés coopératives et participatives (CG SCOP), pour qui la réduction de la voilure dans le partenariat liant l’entreprise et l’opérateur aurait un impact de 150 millions d’euros sur le chiffre d’affaires annuel de Scopelec, lequel s’élevait à 463,9 millions d’euros en 2020. Près de 1 910 emplois seraient menacés, dont 580 en Nouvelle-Aquitaine, 500 en Occitanie ou encore 300 en Bourgogne France-Comté, estimait alors le syndicat.

La direction d’Orange se défend depuis en affirmant que « la remise en cause d’un prestataire sur un territoire n’impacte en rien l’emploi local », en raison de « la pénurie de main-d’œuvre du secteur, qui s’appuie sur des emplois locaux et non délocalisables ». Et de faire valoir qu’un « changement de prestataire n’affecte donc en rien le nombre d’emplois sur le territoire concerné ». Si l’affaire va se poursuivre devant la justice, la direction de l’opérateur rappelle que Scopelec reste encore l’un des principaux partenaires d’Orange pour les travaux d’installation de fibre optique et la maintenance du réseau cuivre.

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