Fibre : l’arrivée du câble sous-marin Amitié sur les côtes françaises retardée

Fibre : l'arrivée du câble sous-marin Amitié sur les côtes françaises retardée

L’arrivée du réseau de câbles sous-marins de Facebook sur les côtes françaises vient de connaitre un nouveau contre-temps. Reporté en raison de mauvaises conditions climatiques en février dernier, l’atterrissage du câble au large du Porge, sur la côte aquitaine, avait finalement été prévue fin mai. Las, celle-ci pourrait finalement être décalée de nouveau à septembre prochain.

Alors que les équipes d’Orange – qui opère en qualité de “landing party” – avaient initialement prévu de raccorder le câble initié par Facebook aux côtes françaises au mois de février dernier, la mauvaise météo a compliqué la tâche des équipes de l’opérateur. « C’était trop dangereux pour les plongeurs… Il a fallu tout annuler et reporter à une autre date où les deux navires [le CS Recorder et le Viking Energy, NDLR] étaient disponibles », a récemment raconté sur Twitter Jean-Luc Vuillemin, directeur des réseaux internationaux d’Orange et expert reconnu de ce marché hautement stratégique des “dorsales” de la toile.

Rendez-vous avait donc été pris fin mai pour finaliser l’arrivée du câble au Porge, près de Bordeaux. Problème : le mouvement des fonds sous-marins a rendu la tâche plus compliquée que prévu pour les équipages des navires affrétés par Orange. Si le câble déposé dans les fonds marins par les équipes de l’opérateur a été rapidement localisé, celles-ci ont eu du mal à déblayer le sable pour libérer l’accès au forage sous-marin réalisé en février.

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Atterrissage en attente

« Il va falloir revenir avec des matériels plus puissants car en fait nous savons où est l’extrémité, mais nous n’avons pas réussi à la dégager. A marée haute les plongeurs déblayaient mais n’arrivaient pas au bout avant marée basse et quand ils revenaient tout était a refaire », expliquait Jean-Luc Vuillemin début juin. La seule question qui se posait alors était celle du calendrier possible pour effectuer cette tâche de haute précision. 

La réponse ne s’est pas faite attendre. « Au Porge, ce week-end nous n’avons pas réussi a retrouver l’aboutissement de la conduite sous-marine du câble. Le navire vas donc repartir et traiter le coté britannique. Une nouvelle tentative sera à planifier mais, compte tenu de la période estivale sur les plages, ce ne sera pas avant septembre », a fait savoir le directeur des réseaux internationaux d’Orange via Twitter.

Il s’agit d’un nouveau rebondissement dans l’existence déjà mouvementée du câble Amitié, qui, comme le câble Dunant de Google, doit faire entrer les “dorsales de l’internet mondial” dans une nouvelle génération, grâce à des capacités décuplées. A eux deux, ces câbles de fibre optique sous-marin disposent en effet d’une capacité supérieure à celle de tous les systèmes existants en service sur le front transatlantique, notait l’état-major de l’opérateur historique en début d’année.

Un câble de nouvelle génération

Le câble Amitié, un réseau de câbles de fibres optiques d’une longueur totale de 6 800 km, embarquant 16 paires de fibre d’une capacité maximale de 23 Tbit/s chacune et initié par Facebook, sera opérationnel à compter de début 2022. La construction de ce gigantesque projet, estimé à 250 millions d’euros, a été confiée au spécialiste français Alcatel Submarine Networks, filiale du Finlandais Nokia, tandis qu’Orange agit – comme sur le câble Dunant – en qualité de “landing party”, chargé d’assurer la maintenance des stations d’atterrissement sur les côtes françaises.

Le câble initié par Facebook assurera une connexion entre l’Etat du Massachusetts (aux Etats-Unis), Le Porge (en France, près de Bordeaux) et Bude (en Angleterre). A noter que Vodafone joue de son côté le rôle de “landing party” sur les côtes britanniques.

De fait, les projets Dunant et Amitié confirment l’importance croissante prise par les géants du numérique dans l’écosystème de la connectivité en fibre optique. « Aujourd’hui, le marché est peu à peu dominé par les GAFA, qui pourraient représenter 80 % de la bande passante transitant par les câbles sous-marins d’ici à 2 à 3 ans », expliquait Jean-Luc Vuillemin, interrogé au printemps 2019 par ZDNet.

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