Fibre : L’Arcep hausse le ton face à la prolifération des “plats de nouilles”

Fibre : L'Arcep hausse le ton face à la prolifération des

Alors que la prolifération des « plats de nouilles » dans les points de mutualisation fibre continue à susciter les cauchemars d’utilisateurs sinistrés, l’Arcep semble désormais prête à sortir l’artillerie lourde dans ce dossier brûlant pour l’avenir du très haut débit en France. Alors que le gendarme des télécoms avait formé un groupe de travail dès 2019 pour plancher sur le sujet, l’Autorité présidée par Laure de la Raudière vient de publier un premier bilan d’étape mi-figue mi-raisin en forme d’avertissement pour les opérateurs en charge du déploiement et de la commercialisation de réseaux fibre.

Si ces derniers ne sont pas restés inactifs sur le sujet en amorçant un nouveau plan pour réguler le recours à la sous-traitance et améliorer l’état – désastreux dans certains cas – des points de mutualisation et des points de branchements optiques, la situation est encore très loin d’être satisfaisante aux dires de l’Arcep. « À ce jour, l’Autorité note que les actions convenues dans le cadre de la feuille de route ont pris du retard », fait savoir le régulateur, qui note que « les opérateurs d’infrastructures [en l’occurence Xp Fibre et Orange, NDLR] n’ont pas tous signé la mise à jour de leurs contrats de sous-traitance ».

XpFibre (ex-SFR FttH) est à ce titre dans le collimateur du gendarme des télécoms, qui vient d’ouvrir une enquête administrative à son encontre, alors qu’elle soupçonne la société et ses filiales de ne pas respecter leur obligation de fournir aux opérateurs tiers, aux collectivités et aux usagers un accès satisfaisant à son réseau de fibres optiques.

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Des taux d’échec encore importants dans les raccordements finaux

A contrario, l’action de Bouygues Telecom pour limiter son recours à la sous-traitance est saluée par le gendarme des télécoms, qui y voit une piste pour « faciliter le suivi des prestations des sous-traitants et, par conséquent, permettre d’améliorer la qualité des interventions ». Cela ne suffira toutefois pas à régler tous les problèmes, appuie l’Arcep. L’Autorité rappelle en effet qu’il n’est pas rare de croiser sur la voie publique des points de mutualisation dans un état de délabrement avancé, soit du fait de « l’accumulation de malfaçons ou de dégradations », soit d’un « défaut d’entretien » des opérateurs d’infrastructures.

Pour mettre fin à cette situation, le gendarme des télécoms préconise avant tout un meilleur partage d’informations entre opérateurs d’infrastructures et opérateurs commerciaux. De quoi permettre, selon l’Arcep, d’identifier les points de mutualisation dont l’état nécessite des travaux d’entretien renforcés mais également d’harmoniser les architectures de brassage. Parmi les autres pistes de réflexion soulevées par l’Autorité figurent le recours à l’ouverture à distance des points de mutualisation et l’adoption d’un système commun de marquage des positions sur les points de mutualisation.

Pour rappel, si la prolifération des « plats de nouilles » dans les points de mutualisation et les points de branchements optiques se fait moins sentir ces dernières semaines, les taux d’échec dans les raccordements finaux s’élèvent encore aujourd’hui à environ 17 %, contre 25 % quelques mois auparavant. Un pourcentage loin de satisfaire les pouvoirs publics. Interrogé il y a quelques semaines, le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O relevait ainsi que « si qualitativement, les choses semblent aller un peu mieux, nous ne sommes pas au bout de l’histoire ». Et de rappeler que « dans ce dossier, il n’y a pas d’amour, mais que des preuves d’amour ». Aux opérateurs de jouer.

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