Fibre : la question de l’emploi revient sur le devant de la scène

Fibre : la question de l’emploi revient sur le devant de la scène

Le déploiement de la fibre optique a beau battre tous les records sur le territoire français, la filière des infrastructures numériques, qui regroupe toutes les parties prenantes dans ce « chantier du siècle », a encore de nombreux obstacles à surmonter pour atteindre son objectif de généraliser la fibre à l’horizon 2025.

Au-delà des questions brûlantes de la bascule du cuivre et de l’amélioration de la qualité de service, les 13 000 entreprises en charge du déploiement de la fibre dans l’hexagone se trouvent régulièrement confronté à un problème de taille : à savoir une pénurie endémique de main d’oeuvre.

Le chantier de la fibre mobilise en effet énormément de ressources financières certes, mais également humaines. Si bien que la fédération Infranum, qui chapeaute les industriels de la filière, prévoit un pic de 40 000 emplois à mobiliser à 2022 pour boucler le déploiement de la fibre dans une grande majorité de territoires. Autant dire que les besoins sont immenses pour le secteur, qui a recruté 9 700 nouveaux collaborateurs en 2020, au lieu des 5 500 annoncés.

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La filière se mobilise

Pour autant, une question n’en finit pas d’agiter la filière : celle de l’après. Le chantier du déploiement de la fibre, aussi intense qu’il soit, s’arrêtera – ou ralentira fortement – dans les prochaines années. Dès lors se pose la question de l’avenir d’une partie des emplois du secteur. « Si l’effort industriel est unique en Europe, la filière doit anticiper le ralentissement progressif des besoins en main d’œuvre à mesure de l’achèvement des déploiements », reconnait d’ailleurs la direction d’Infranum, qui se mobilise de longue date à ce sujet.

Si les acteurs du secteur entrevoient des leviers de croissance à l’international pour contribuer au dynamisme de la filière et mobiliser les emplois, cela ne suffira pas à mobiliser l’ensemble des professionnels de la fibre qui participent actuellement au déploiement de la fibre sur le territoire.

Le défi posé par l’emploi dans la filière est d’ailleurs remonté aux oreilles de l’exécutif. « Trois points doivent concentrer nos efforts : la transition cuivre-fibre, l’amélioration de la qualité des raccordements et l’anticipation de la période post 2021, notamment en ce qui concerne l’emploi », glissait ainsi le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O en octobre dernier, à l’occasion de l’Université d’été du très haut débit.

Un nouvel EDEC pour régler le problème ?

Pour préparer l’avenir de la filière, les parties prenantes dans ce dossier viennent donc de conclure un nouvel accord d’engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC). Celui-ci « permettra de sécuriser l’emploi et les passerelles de formation vers les nouveaux métiers des infrastructures numériques », veut-on croire du côté d’Infranum. L’organisation estime que « 13 000 entreprises, dont une majorité de TPE-PME, et plus de 140 000 emplois directs sont concernés ».

Destiné à améliorer l’attractivité des métiers de la fibre, à anticiper les besoins de ses acteurs et à accompagner les salariés impliqués dans le déploiement de la fibre dans l’hexagone, ce nouvel EDEC, qui sera conduit jusqu’en 2024, disposera d’une enveloppe de 1,2 million d’euros abondée à 50% par le Plan d’investissement dans les compétences mis en place par le gouvernement.

« Ce nouvel EDEC permettra d’accompagner la mue de notre filière en anticipant les besoins pour le déploiement des nouveaux réseaux et services numériques. Notre filière sera ainsi en capacité de continuer à porter des projets ambitieux au service de l’ensemble des territoires », estime croire Nicolas Guérin, le secrétaire général d’Orange, par ailleurs président de la filière Infrastructures numériques, en marge de la signature de ce nouvel EDEC. Le nouvel accord suffira-t-il à endiguer le défi actuel et futur de l’emploi pour la filière ? Réponse dans les prochains mois.

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