Fête de la musique : des évacuations à Paris, des heurts avec la police à Nantes et à Annecy – Le Parisien

Déconfinés, libérés du masque et du couvre-feu, certains Français ont pu profiter à fond de la Fête de la musique, ce lundi soir. Des milliers de fêtards – surtout des jeunes – se sont réunis autour de la musique, faisant fi des mesures sanitaires. Un parfum de goût d’avant alors que l’épidémie recule. Invitée sur BFM ce mardi matin, Roselyne Bachelot a évoqué « certains débordements », « dans l’extase de la fête ». Mais la ministre de la Culture a surtout appelé à « la responsabilité » de chacun après avoir « lâché les freins ».

À Paris, notamment dans le centre de la capitale, ce sont des rues bondées qui ont accueilli les fêtards. Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises pour disperser des rassemblements de plusieurs centaines de personnes, notamment devant l’Hôtel de Ville et au niveau du jardin des Invalides. À 23 heures, les quais de Seine étaient pleins de milliers de personnes, sans masque ni distanciation sociale.

Plusieurs centaines de jeunes s’étaient aussi retrouvés en début de soirée dans le Jardin des Tuileries (Ier arrondissement) avant d’être dispersées par la police. La foule a ensuite pris la direction de l’Hôtel de Ville (IVe arrondissement), avant d’être une nouvelle fois évacuée.

Le protocole sanitaire de la Fête de la musique prévu par le gouvernement interdisait « de créer un attroupement à plus de 10 personnes dans l’espace public », empêchant de fait la tenue de concert à l’extérieur, comme c’est le cas d’habitude. Seuls les concerts à l’intérieur des bars et restaurants, sous réserve de respecter la jauge, et les concerts assis en extérieur étaient autorisés.

Des débordements à Nantes

À Nantes (Loire-Atlantique), la Fête de la musique a rapidement dégénéré. Après une marche pacifique d’un millier de personnes en hommage à Steve Maia Caniço, tombé dans la Loire durant une intervention policière lors de la Fête de la musique en 2019, un autre rassemblement était organisé en son honneur plus tard dans la soirée. Cette manifestation, place du Bouffay, s’est finalement transformée en une free party autour d’une centaine de personnes. Des heurts ont éclaté entre les teufeurs et les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

En Savoie, France Bleu évoque de son côté des « scènes d’émeutes » à Annecy, en marge de la Fête de la musique. Des affrontements entre plusieurs groupes d’individus et les forces de l’ordre ont ainsi éclaté dans le centre-ville. Au moins deux agents de police ont été légèrement blessés lors de ces heurts, et la radio locale avance le chiffre de quatre interpellations.

Une Fête de la musique contrainte par la météo

La Fête de la musique a aussi dû être annulée dans plusieurs autres villes, comme à Rennes (Ille-et-Vilaine), où en raison des conditions météorologiques la mairie a décidé d’annuler l’événement. « Les scènes en plein air de la Ville et de ses partenaires sont annulées », avait publié plus tôt dans la journée la Mairie. Des orages qui ont aussi eu raison de l’événement à Tours (Indre-et-Loire).

À Marseille (Bouches-du-Rhône), la préfecture avait interdit les rassemblements « festifs à caractère musical » à La Plaine, ne voulant pas revoir les images du Carnaval qui avait fait polémique en pleine crise sanitaire. Strasbourg (Bas-Rhin) avait indiqué dès vendredi qu’il n’y aurait pas de concert organisé, non pas à cause de la météo cette fois mais parce que les nouvelles consignes sanitaires avaient été révélées trop tardivement.

Cette Fête de la musique avait lieu, ce lundi, dans un contexte particulier. Depuis jeudi, le masque n’est plus obligatoire à l’extérieur, « sauf quand on se regroupe », avait pris soin de préciser le Premier ministre Jean Castex. Samedi fut le dernier jour avec un couvre-feu. L’épidémie continue de reculer en France, malgré la menace du variant Delta. 487 contaminations ont été relevées ces dernières 24 heures.

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