Féminicide à Bordeaux : le suspect déféré en justice mardi avait interdiction d’entrer en contact avec la victime – Sud Ouest

Par Elisa Artigue-Cazcarra – e.cazcarra@sudouest.fr

Le procureur de la République apporte des précisions sur la mort d’une femme de 31 ans, tuée de plusieurs coups de couteau, ce vendredi 2 juillet, à Bordeaux. Suspecté de cet homicide par conjoint, son ex-compagnon avait été placé en garde à vue lundi 28 juin, et déféré au parquet, mardi. Il avait interdiction d’entrer en contact avec la victime

Quelques heures après la mort d’une jeune femme de 31 ans, mère d’une fillette de 4 ans, tuée de plusieurs coups de couteau, chez elle, à Bordeaux, ce 2 juillet, le procureur de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, apporte des précisions sur ce nouveau féminicide.

Un témoin entend des cris et appelle la police

C’est un témoin qui a donné l’alerte, en appelant le commissariat de Bordeaux, à 9 h 41, après avoir « entendu des cris de femme » s’échapper d’une maison située au 32 bis de la rue Camena-d’Ameida, dans le quartier Saint-Augustin. « Sur place, l’équipe de police primo-arrivante pénétrait par le portillon d’accès à la maison mais personne ne répondant aux appels, les policiers entraient à l’intérieur du domicile et découvraient le corps sans vie d’une femme dans le salon, le visage en sang, portant manifestement des traces de coups de couteau », indique la magistrate, dans un communiqué. Malgré les tentatives des secours, la victime n’a pu être ranimée.

La victime était identifiée comme la locataire de la petite échoppe, Sandra P., une jeune femme de 31 ans qui vivait là depuis quelques mois avec sa fille de 4 ans.

Une enquête sur des envois répétés de messages malveillants

Les soupçons se sont rapidement portés sur le père de l’enfant, ex-compagnon de la victime, « dont elle était en cours de séparation depuis le mois de janvier dernier », poursuit le procureur. « En effet, le 29 juin, Mickaël F., né le 8 septembre 1984 à Chartres, avait été déféré au parquet de Bordeaux dans le cadre d’une convocation par procès-verbal avec placement sous contrôle judiciaire (CPPVCJ) pour envois réitérés de messages malveillants émis par voie de communication électronique par conjoint, faits commis entre le 3 janvier et le 17 juin 2021 », ajoute la magistrate.

Le contrôle judiciaire interdisait à Mickaël F. d’entrer en contact avec la victime et comportait une obligation de se soumettre à des soins et d’en justifier. Dans le cadre de cette procédure, Mickaël F. était convoqué devant le tribunal correctionnel de Bordeaux le 16 novembre prochain.

Déjà condamné, mais jamais pour des faits de violences

L’auteur présumé des faits a été rapidement localisé à son domicile, rue Émile-Combes, à Mérignac, où il s’était retranché et menaçait de mettre fin à ses jours. Il a été interpellé par le Raid, vers midi. Mickaël F. a été placé en garde à vue du chef d’homicide par conjoint.

Le procureur livre quelques éléments sur le parcours judiciaire du suspect, déjà condamné par la justice dans le passé. Son casier présente « six condamnations pour des faits commis entre 2004 et 2009 (date de la dernière condamnation) pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et des infractions routières. Il n’a jamais été condamné pour des faits de violence », précise Frédérique Porterie.

En mai dernier, la garde de la petite fille du couple avait été confiée exclusivement à la mère par décision d’un juge aux affaires familiales. L’enfant ne se trouvait pas au domicile au moment du drame. « Elle a fait l’objet d’une prise en charge psychologique et sociale », précise Frédérique Porterie.

De nombreuses investigations sont en cours. L’enquête a été confiée à la direction zonale de la police judiciaire pour le Sud-Ouest.

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