Face aux troubles, Donald Trump privilégie une réponse sécuritaire – Le Monde

Manifestation à Miami, en Floride, le 31 mai.

Manifestation à Miami, en Floride, le 31 mai. RICARDO ARDUENGO / AFP

De nouveaux heurts, de nouvelles destructions, une capitale fédérale placée sous couvre-feu, la rage déclenchée par la mort de George Floyd aux mains de la police de Minneapolis n’a pas baissé en intensité aux Etats-Unis, dimanche 31 mai. Face à ce chaos, Donald Trump a persisté dans le choix de ne pas s’adresser pour l’instant solennellement aux Américains. Le président des Etats-Unis n’est cependant pas resté silencieux pour autant. Toute la journée, il s’est exprimé sur son compte Twitter, martelant la formule de « la loi et l’ordre », et intimant l’ordre aux gouverneurs et aux maires démocrates, et à eux seulement, de se montrer « durs » avec des « anarchistes ».

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Le seul engagement de la journée à été celui de désigner « Antifa », une mouvance radicale antifasciste d’extrême gauche « comme organisation terroriste », alors qu’elle est dépourvue de toute forme d’organigramme. L’état d’esprit du président a peut-être été résumé par les messages de commentateurs conservateurs qu’il a partagés avec ses 80 millions d’abonnés. « Cela ne s’arrêtera que si les gens bien se montrent prêts à faire usage d’une force écrasante contre les mauvais », avait écrit la veille l’un d’eux.

« L’horreur, la colère, le chagrin »

Cette vision strictement sécuritaire de la crise sans doute la plus sévère de son mandat s’impose pour le moment. Silencieux d’ordinaire lors de drames provoqués par un usage excessif de la force par la police, Donald Trump avait initialement fait part de son malaise face aux images insoutenables montrant l’agonie de George Floyd. Il avait ensuite heurté en reprenant une formule connotée: « si les pillages commencent, les coups de feu commencent ». Elle avait été prononcée par le chef de la police de Miami, Walter Headley, en 1967, pour menacer les « voyous » qui manifestaient pour les droits civiques.

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Samedi, après le tir réussi de la fusée SpaceX auquel il avait assisté en Floride, le président des Etats-Unis a tenté de reprendre de la hauteur en déplorant « une grave tragédie » qui « n’aurait jamais dû se produire » et qui « a suscité chez tous les Américains l’horreur, la colère et le chagrin ». Donald Trump a condamné ceux qui veulent l’« exploiter pour piller, voler, attaquer et menacer ». « La mémoire de George Floyd est déshonorée par les émeutiers, les pillards et les anarchistes », avait-il ajouté.

« Pas de racisme systémique »

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