Face aux sanctions américaines, Huawei se dit touché mais pas coulé

Face aux sanctions américaines, Huawei se dit touché mais pas coulé

Pour Huawei, l’objectif est désormais la “survie”. Confronté à un embargo de fait imposé par Washington, le constructeur chinois entend bien résister, comme l’a indiqué son président Guo Ping lors de son discours d’ouverture de la conférence annuelle de la firme de Shenzhen Connect 2020. “Huawei est dans une situation difficile ces jours-ci. L’agression non-stop nous a mis sous une pression importante”, reconnait ce dernier, qui entend pourtant renforcer la chaîne d’approvisionnement du géant chinois malgré la “grande pression” qu’elle subit et les “attaques” américaines.

Le président tournant de Huawei n’a pas fait dans la langue de bois en condamnant l’embargo imposé par l’administration américaine, dont l’impact est encore en phase d’évaluation. “Pour l’instant, l’objectif est la survie”, a concédé ce dernier. “Les États-Unis nous ont attaqués en permanence et ils ont modifié leurs lois pour la troisième fois, ce qui a posé de grands défis à notre production et à nos activités”, a-t-il déclaré en s’adressant aux médias présent lors de la grand-messe annuelle du constructeur.

Après avoir déjà imposé différentes sanctions à Huawei, Washington a remis le couvert en août dernier, en étendant ses restrictions sur le géant technologique chinois pour lui interdire d’acheter des puces fabriquées par des fabricants étrangers utilisant la technologie américaine. Les autorités américaines ont également ajouté 38 autres filiales de Huawei à la liste des entités, dont Huawei Cloud France. Loin de s’arrêter là, les Etats-Unis ont également interdit aux entreprises américaines d’acheter, d’installer ou d’utiliser des équipements de télécommunications fabriqués à l’étranger, et notamment en Chine, en invoquant des craintes de cyberespionnage.

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Huawei mise sur sa force d’attraction

Malgré ces sanctions, la direction de Huawei entend toutefois résister et montre même les muscles face à l’administration américaine. Pour ce faire, le géant chinois mise sur son pouvoir d’attraction auprès des firmes américaines. “Nous savons que les vendeurs de puces américains demandent activement au gouvernement américain des licences pour continuer à approvisionner Huawei”, a ainsi fait savoir Guo Ping.

Une déclaration qui résonne comme un avertissement lancé à Washington, alors qu’Intel, l’un des fleurons de l’industrie technologique américaine, vient d’obtenir – à grand renfort de lobbying – un accord des autorités étatsuniennes pour continuer à approvisionner Huawei en semi-conducteurs. De son côté, le fabricant sud-coréen de semi-conducteurs SK Hynix a également sollicité une licence des États-Unis pour pouvoir vendre certains composants à Huawei. Sans succès pour l’heure, comme le faisait récemment savoir l’agence Reuters.

“S’ils sont prêts à nous fournir, nous serions prêts à acheter chez eux. Dans le même temps, nous continuerons à adhérer à notre stratégie d’approvisionnement. Nous pensons qu’un avantage neutre et une collaboration est le meilleur modèle pour l’industrie mondiale”, indique-t-on du côté de Huawei, qui espère bien que le pragmatisme sera de mise du côté des autorités américaines pour rétablir une situation bien mal embarquée.

Malgré les pressions qui subsistent, la direction de Huawei a annoncé qu’elle se concentrait sur la combinaison des technologies de connectivité, d’informatique, de cloud computing, d’intelligence artificielle et d’applications industrielles pour continuer à maintenir son rang dans le secteur des nouvelles technologies. D’autres annonces en ce sens sont attendues au cours de la conférence annuelle du géant chinois, qui se déroule jusqu’à samedi à Shanghai.

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