Face aux alarmes du GIEC, Macron critiqué pour son bilan environnemental – Le Monde

Emmanuel Macron, en visioconférence lors de la réunion « Finance climat, perspective neutralité carbone 2050 » à l'Elysée, le 12 décembre 2020.

La sonnette d’alarme retentit au plus mauvais moment pour Emmanuel Macron. Lundi 9 août, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a fait état de la situation dramatique dans laquelle se trouve la planète, dont le réchauffement devrait atteindre le seuil de + 1,5 °C autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu’estimé. Cette évolution, appelée à s’accentuer dans les décennies à venir, pourrait provoquer des désastres « sans précédent » pour l’humanité (inondations, sécheresses…), alertent les 234 scientifiques internationaux, réunis sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU), dans le premier volet de leur rapport d’évaluation – le précédent datait de 2013.

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« Le rapport du GIEC est sans appel. A nouveau. Le temps de l’indignation est derrière nous », a convenu le chef de l’Etat sur Twitter, lundi, assurant que « la France restera du côté de ceux qui agissent ». M. Macron a donné rendez-vous à ses homologues du monde entier, en novembre, à Glasgow, en Ecosse, pour la 26conférence de l’ONU sur le climat (COP26). « Scellons un accord à la hauteur de l’urgence ! », a-t-il lancé.

Action trop timorée

Or, ce volontarisme apparent se heurte, dans les faits, aux conclusions sévères rendues, en France, sur l’action trop timorée de l’exécutif en matière environnementale. Le 4 août, le Conseil d’Etat a en effet condamné les pouvoirs publics à payer une astreinte record de 10 millions d’euros pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires afin de lutter contre la pollution atmosphérique. Cette décision, résultat du recours d’une ONG, est motivée par « la gravité des conséquences en termes de santé publique » et « l’urgence qui en découle ».

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Le 1er juillet, déjà, la plus haute instance administrative du pays avait enjoint à l’exécutif de « prendre des mesures supplémentaires d’ici au 31 mars 2022 » pour atteindre l’objectif d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. L’ambition est pourtant gravée dans le marbre de l’accord de Paris sur le climat (2015) – elle pourrait encore être rehaussée à Glasgow dans quelques semaines. « Le gouvernement français doit renforcer considérablement sa politique climatique s’il veut atteindre les objectifs qu’il s’est fixés, comme le rappelle le Conseil d’Etat. On ne combat pas le réchauffement climatique avec des discours », a souligné, lundi, l’ancienne ambassadrice française lors de la COP21, Laurence Tubiana.

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