Face à Macron, Poutine regrette le rejet de ses demandes par les Etats-Unis, mais ne claque pas la porte des négociations – Le Monde

Lors d’une rencontre entre les présidents russe, Vladimir Poutine, et français, Emmanuel Macron, à Versailles, le 29 mai 2017.

Deux jours après avoir reçu la réponse formelle de Washington à ses « propositions de sécurité », Vladimir Poutine a réservé à Emmanuel Macron la primeur de sa réaction. Selon le communiqué du Kremlin consacré à l’entretien téléphonique entre les deux dirigeants, vendredi 28 janvier, M. Poutine estime que « les réponses des Etats-Unis et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord [OTAN] n’ont pas tenu compte des préoccupations fondamentales de la Russie ».

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Le président russe n’a toutefois pas été jusqu’à informer M. Macron de ses intentions. Le communiqué dit que « la partie russe étudiera attentivement les réponses écrites reçues, le 26 janvier, des Etats-Unis et de l’OTAN (…), après quoi elle décidera de ses actions futures ». Néanmoins, selon l’Elysée, M. Poutine a, pendant l’entretien avec son homologue français, « nié avoir des intentions offensives », tout en réitérant ses exigences envers les Occidentaux. Sur l’Ukraine, comme sur la sécurité européenne, les présidents russe et français « se sont mis d’accord sur la poursuite du dialogue et la nécessité que les Européens et la France en soient bien parties prenantes », observe-t-on à Paris.

Les « préoccupations fondamentales » russes avaient été posées sur le papier en décembre 2021, sous la forme de deux projets d’accord soumis à l’OTAN et aux Etats-Unis. Vladimir Poutine les a rappelées, vendredi : interdiction de tout élargissement futur de l’OTAN, y compris à l’Ukraine ; retrait des forces de l’Alliance des pays devenus membres de l’Alliance atlantique après 1997 ; interdiction de toute coopération militaire avec les pays de l’ex-URSS non membres de l’OTAN.

Faire baisser la tension

A l’appui de ces revendications, le déploiement de forces importantes à la frontière de l’Ukraine et la menace implicite d’une nouvelle agression militaire contre ce pays, après celles de 2014-2015, ont mis l’Occident en émoi. Le texte de la réponse remise, mercredi, par l’ambassadeur américain n’a pas été rendu public, mais sa tonalité est connue : Washington et l’OTAN refusent de laisser Moscou dicter à l’organisation ce qu’elle doit faire, au nom du droit des Etats à choisir leurs alliances.

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Vendredi, Vladimir Poutine a rappelé à son interlocuteur un autre principe du droit international, qui veut qu’un Etat ou un bloc ne renforce pas sa sécurité au détriment d’un autre pays. Mais c’est désormais un autre type de réaction qui est guetté, sous la forme d’une escalade diplomatique ou militaire de la Russie.

C’est dans l’espoir de faire baisser la tension qu’Emmanuel Macron avait proposé à Vladimir Poutine un entretien. Il n’a pas été question de la riposte ni des sanctions, que les Occidentaux préparent en cas d’attaque contre l’Ukraine. « L’entretien a eu lieu dans la continuité du dialogue soutenu, que le président de la République et M. Poutine entretiennent depuis leur rencontre de Brégançon [la résidence d’Etat située dans le Var] », en août 2019, a expliqué l’Elysée.

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