Fabien Roussel visé par une enquête pour emploi fictif concernant son activité en tant qu’assistant parlementaire – Le Monde

Le candidat du PCF à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, lors d’un meeting le 10 mars 2022.

Le candidat du Parti communiste français (PCF) à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, est visé par une enquête pour des soupçons d’emploi fictif ouverte par le Parquet national financier (PNF), selon une information révélée par l’Agence France-Presse vendredi 11 mars. Au mois de février, un article publié par Mediapart avait mis en cause la réalité de son travail en tant qu’assistant parlementaire, poste que M. Roussel a occupé pendant cinq ans, entre 2009 et 2014.

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En rassemblant, notamment, des témoignages d’anciens collaborateurs du député Jean-Jacques Candelier et un enregistrement du député lui-même concédant que le poste tenu par M. Roussel n’était « pas trop net », les journalistes de Mediapart écrivaient que M. Roussel n’avait « pas été en mesure de produire le moindre élément matériel permettant de retracer ses activités d’assistant parlementaire pendant cinq ans ». L’enquête ouverte par le PNF a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).

Après plusieurs interventions médiatiques pour démentir catégoriquement avoir occupé un emploi fictif, M. Roussel avait publié une série de témoignages et de documents afin d’appuyer sa version d’un « engagement sur le terrain (…) total, déterminant ». « Il n’y a rien de “fantôme” dans cette période de ma vie », écrivait le député dans un texte publié sur son site Internet de campagne et intitulé « Transparence sur mon travail ».

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« Pour être honnête, c’était pas trop net »

Deux courts témoignages de collaborateurs de M. Candelier dans ces années avaient été publiés avec ce texte, ainsi que celui de Dominique Ben, syndicaliste de la Confédération générale du travail (CGT). Ce dernier assurait avoir travaillé « sur de nombreux dossiers » avec M. Roussel à l’époque. Un fichier de travail où apparaissent les noms des deux hommes avait aussi été joint aux témoignages, compilant notamment des documents sur l’exploitation du gaz de mine ou la privatisation dans le secteur minier du Pas-de-Calais. Plusieurs extraits de la gazette de M. Candelier sont également présentés, M. Roussel apparaissant sur certaines images de déplacements du député.

En réponse aux explications de M. Roussel, Mediapart avait mis en ligne, le même jour, un nouvel article contenant l’enregistrement d’une conversation téléphonique datant, selon une source anonyme des journalistes Pascale Pascariello et Antton Rouget, de 2018. M. Candelier y déclare, à propos de sa collaboration avec M. Roussel :

« Pour être honnête, c’était pas trop net. C’est pour ça qu’on a bien fait d’arrêter (…). Ça s’est toujours fait. C’est pour ça, quand je suis arrivé, on m’a dit : “Un, un, un (…), un pour la fédé [la fédération du Nord], un pour le central [le Parti communiste] et un pour toi [le député].” »

Pour Mediapart, cet échange constitue un élément supplémentaire soutenant qu’un « découpage bien précis » régissait la répartition de l’enveloppe parlementaire de M. Candelier – et que l’activité de M. Roussel n’était pas centrée sur l’action du parlementaire.

Le Monde

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