Explosion de la voix, fin du SMS, roaming en berne : révolution à l’heure de la Covid-19

Explosion de la voix, fin du SMS, roaming en berne : révolution à l'heure de la Covid-19

L’Arcep a livré ce jeudi soir les premiers enseignements de l’impact de la crise sanitaire sur le marché des télécommunications. Pour le gendarme des télécoms, pas de doute : tout a changé au cours du deuxième trimestre 2020. Et tout d’abord au niveau financier. Alors que les opérateurs avaient renoué avec la croissance depuis le quatrième trimestre 2019, ils ont accusé une baisse de 2 % de leurs revenus sur un an au cours de cette période pour le moins particulière.

« Cette dégradation s’explique principalement par la perte enregistrée sur les revenus liés à la vente et à la location des terminaux et équipements (composante principale des revenus annexes) », explique l’Autorité, qui constate qu’en dehors de ces revenus annexes, les opérateurs ont bien tenu le coup, avec une progression de leurs revenus de l’ordre de 0,5 % sur un an. Alors que les opérateurs tiraient jusqu’à présent 10 % de leurs revenus de la vente et de la location de smartphones ou de box, ils accusent désormais une baisse marquée de leur chiffre d’affaires tiré de cette activité. Une baisse particulièrement marquée en ce qui concerne la vente ou la location de smartphone, dont les revenus ont chuté de 20 % sur un an au cours du deuxième trimestre 2020.

Résultat : le revenu global des opérateurs enregistré au cours du deuxième trimestre 2020 a baissé de 1,8 % sur un an, pour se situer à 8,54 milliards d’euros. Pour autant, le chiffre d’affaires tiré du mobile s’est montré relativement stable ce trimestre, à 3,3 milliards d’euros (+ 0,7 %), tandis que les revenus fixes, chiffrés à 4,1 milliards d’euros, ont renoué avec la croissance après dix années de recul, pour enregistrer une hausse de 1,1 % sur un an.

publicité

Une révolution des usages ?

Pour l’Arcep, c’est surtout sur les usages et la consommation de services de télécommunications que la crise sanitaire (et les différentes mesures de confinement décrétées par les autorités) a eu un impact considérable. L’Autorité note ainsi que la consommation de service voix, c’est-à-dire les appels passés, a atteint un nouveau record, jamais égalé en 20 ans, alors qu’elle ne cessait de reculer jusqu’à maintenant. Résultat : les Français ont ainsi passé 72,2 milliards de minutes au téléphone, soit une augmentation de 28,3 % en un an !

Par ailleurs, alors que d’aucuns imaginaient une explosion de la data et une saturation sans précédent des réseaux mobiles, le raz-de-marée tant redouté n’a finalement pas eu lieu. Si la consommation de données mobiles a augmenté de 36 % au deuxième trimestre, cette croissance reste ainsi inférieure à celle relevée les six trimestres précédents, où elle se situait plutôt aux alentours de + 45 % en moyenne.

Les utilisateurs des réseaux 4G, qui réalisent 95 % du trafic total de données sur réseaux mobiles, ont consommé en moyenne 10,2 Go de données au cours du deuxième trimestre, soit une hausse de 23 % sur un an, alors même que cette croissance tutoyait plutôt les 30 % au cours des trimestres précédents.

Enfin, les services de messagerie instantanée de type WhatsApp semblent avoir définitivement pris le pas sur les SMS, dont l’usage connaît un déclin croissant depuis 2016. Au cours du deuxième trimestre 2020, les échanges de SMS ont baissé de 23 % en moyenne, contre environ 6,5 % en 2018 et en 2019. Reste désormais à voir si cette tendance s’accentuera au terme de ce troisième trimestre 2020, dont les résultats seront fortement scrutés à la loupe par les experts du secteur.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading