Explosion à Paris: les avions de chasse passent le mur du son pour une bonne raison – Le HuffPost

ALAIN JULIEN / AFP
Un chasseur Rafale de l’armée de l’air française. (photo d’illustration)

AVIATION – Le bruit important entendu ce mercredi 30 septembre en fin de matinée à Paris et en Île-de-France a été causé par un avion de chasse qui a franchi le mur du son, à plus de 1200 km/h, a-t-on appris auprès de la Préfecture de police de Paris.

“Un Rafale de la permanence opérationnelle de Saint-Dizier (en Haute-Marne, NDLR) en intervention réelle pour porter assistance à un aéronef en perte de contact a été autorisé à passer le mur du son pour rejoindre l’appareil en difficulté”, a ensuite précisé auprès de l’AFP le porte-parole de l’armée de l’Air et de l’Espace, le colonel Spet, en précisant que l’avion de chasse avait “passé le mur du son à l’est de Paris”. Finalement, “le contact radio a été rétabli avec l’avion civil et la situation est redevenue normale”, a indiqué le Commandement de la Défense aérienne et des opérations aériennes.

Si le bruit occasionné a saisi d’effroi une grande partie des habitants de la région parisienne, un tel phénomène n’est pas si rare que cela. Il s’est déjà produit à plusieurs reprises par le passé, notamment quand un chasseur est contraint de réagir dans l’urgence pour une mission de contrôle ou de sécurisation. Après autorisation, il peut alors passer outre la réglementation aérienne en vigueur.

Le 20 décembre 2019, un Boeing effectuant une liaison commerciale entre Barcelone et New York, qui n’avait pas répondu aux appels du contrôle aérien français lors du passage à la frontière Espagne-France, avait ainsi fait l’objet d’une intervention similaire, rapportait Sud-Ouest.

L’armée de l’air avait alors ordonné le décollage d’un de ses appareils d’alerte permanente, qui avait franchi le mur du son, créant une détonation qui avait surpris en Gironde, Dordogne et Charente-Maritime. “Pour rejoindre cet appareil, l’avion de chasse a dû passer en vitesse supersonique en haute altitude pour s’assurer au plus tôt visuellement des raisons de ce comportement douteux. Après avoir procédé à des vérifications d’usage sur l’identité de l’appareil, puis tenté à de nombreuses reprises d’établir un contact radio, l’avion de chasse s’est montré auprès de l’équipage du Boeing sans engager la sécurité de l’appareil ni de ses passagers. Grâce à cette manœuvre, les membres de l’équipage ont réagi et repris le contact radio à 12h14 locale avec l’avion de chasse sur la fréquence de détresse”, avait précisé l’armée de l’Air.

Plus tôt cette année-là, le 7 février, un avion de ligne avait perdu le contrôle radar. Pour le retrouver, l’armée de l’air avait envoyé un chasseur Rafale qui avait alors franchi le mur du son dans le ciel au-dessus de l’Oise, vers 22h, engendrant une forte explosion et soufflant les portes de nombreuses maisons, rapportait Le Parisien.

Exercices militaires

Le ministère des Armées avait ensuite donné des précisions sur la mission de ce Rafale qui avait décollé de la base aérienne de Saint-Dizier. Elle devait “lever le doute” sur le comportement d’un avion “en provenance du Maroc et à destination de la Belgique” avec lequel les contrôleurs aériens avaient perdu le contact en soirée.

Une déflagration similaire avait été entendue le 17 août 2020, dans un large quart sud-ouest de la Sarthe et dans le Maine-et-Loire, quand un avion avait là encore franchi le mur du son. 

Pour en revenir au Rafale qui a franchi le mur du son ce mercredi ”à l’est de Paris”, rappelons qu’un arrêté interministériel datant du 20 janvier 1948 interdit le survol de Paris, excepté pour les avions de ligne et les avions militaires, sous réserve que leur altitude de vol soit supérieure à 2000 mètres.

Dans leur très grande majorité, les appareils survolent la capitale à 3000 mètres d’altitude en moyenne, note Le Parisien.

Si l’on ne sait pas encore à quelle altitude volait le Rafale ce mercredi, il existe toutefois des dérogations possibles pour le faire en dessous de la barre légale des 2000 mètres, comme notamment pour “des aéronefs de la défense en mission de sûreté aérienne”.

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