Explosion à Beyrouth : Erdogan accuse Macron de « colonialisme » et de « spectacle » au Liban – 20 Minutes

Recep Tayyip Erdogan est le président de la Turquie. — Mikhail Metzel/TASS/Sipa USA/SIPA

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé jeudi son homologue français Emmanuel Macron de visées « coloniales » au Liban et qualifié sa récente visite à Beyrouth de « spectacle », dans un contexte de tensions croissantes entre Ankara et Paris. « Ce que Macron et compagnie veulent, c’est rétablir l’ordre colonial (au Liban) », a lancé Recep Erdogan lors d’un discours à Ankara. « Nous, ce n’est pas courir après les photos ou faire le spectacle devant les caméras qui nous intéresse », a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat turc faisait référence au déplacement très médiatisé d’Emmanuel Macron à Beyrouth la semaine dernière, après une explosion qui, le 4 août, a fait 171 morts et plus de 6.500 blessés et ravagé la capitale libanaise. Si le président turc ne s’est pas personnellement rendu à Beyrouth, il y a dépêché son vice-président et son chef de la diplomatie la semaine dernière.

Tensions croissantes entre la Turquie et la France

Le Liban a été sous mandat français de 1920 à son indépendance en 1943. Avant cela, il a été sous domination ottomane pendant quatre siècles. Les attaques virulentes de Recep Erdogan interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre la Turquie et la France, liées notamment à des intérêts divergents en Libye et en Méditerranée orientale.

Les recherches turques d’hydrocarbures dans cette zone maritime ont suscité la colère de la Grèce et de l’Union européenne. Soutenant Athènes, Paris a dénoncé les actions « unilatérales » d’Ankara et annoncé jeudi avoir temporairement renforcé sa présence militaire en Méditerranée orientale avec le déploiement de deux avions et deux navires de guerre.

La presse progouvernementale turque a accueilli cette nouvelle avec indignation, accusant la France de « dépasser les bornes » et de « chercher la guerre ». Recep Erdogan n’a pas directement commenté la décision française jeudi, mais il s’en est pris sans le nommer à un « pays qui n’a pas de littoral en Méditerranée orientale », le sommant de « ne pas se croire plus grand qu’il ne l’est ».

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