Exclusif: Richard Ferrand est actuellement entendu par des juges à Lille – La Voix du Nord

Tempête politico-judiciaire en vue ? Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, a été convoqué ce mercredi matin dans le bureau de juges d’instruction lillois. Le député du Finistère (LREM), très proche d’Emmanuel Macron, est arrivé discrètement au palais de justice vers 10 h 10. Il est entendu pour des soupçons de prise illégale d’intérêts dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne.

L’ancien socialiste doit s’expliquer sur son rôle dans une transaction immobilière datant de 2011. À l’époque, il était directeur général des Mutuelles de Bretagne (1998-2012), organisme sans but lucratif. Il est suspecté d’avoir profité de cette fonction pour favoriser sa compagne. Celle-ci aurait financé l’achat d’un bien de près de 400 000 euros à Brest en le louant… aux Mutuelles de Bretagne, qui a également rénové les lieux à hauteur de 184 000 euros. Mélange des genres ?

Un classement puis une relance de l’enquête

Une première enquête a été ouverte par le parquet de Brest en 2017. Elle a contraint Richard Ferrand à quitter son éphémère poste de ministre de la Cohésion des territoires, avant de devenir patron des députés du groupe LREM puis président de l’Assemblée nationale. Les investigations ont finalement été classées sans suite en raison, selon le procureur brestois, de la prescription des faits. Elles ont été relancées, début 2018, par une plainte avec constitution de partie civile de l’association anticorruption Anticor. Une information judiciaire a alors été ouverte à Paris.

Mais les avocats de Richard Ferrand ont soulevé un possible conflit d’intérêts visant un magistrat parisien, présent dans le dossier et membre d’Anticor. La Cour de cassation leur a donné raison. C’est pourquoi elle a dépaysé l’enquête à Lille en juillet 2018. Trois juges d’instruction ont été désignés.

Mis en examen ou témoin assisté ?

Reste maintenant à savoir ce qu’ils vont décider à l’issue de l’audition du président de l’Assemblée nationale. Ils peuvent le mettre en examen, ce qui rendrait sa situation politique très compliquée, ou le placer sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Réponse dans l’après-midi. En septembre 2018, Richard Ferrand a exclu de démissionner en cas de mise en examen.

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