EXCLUSIF. Jean Castex dit oui à Renaud Muselier pour une candidature commune LREM-LR dans la Région Paca – Le Journal du dimanche

Il y aura bien une alliance entre La République en marche (LREM) et Les Républicains (LR) aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Jean Castex l’annonce au JDD : “La majorité présidentielle répond très favorablement à l’initiative de Renaud Muselier”. Le président LR de la Région s’est dit prêt, mercredi, “à additionner les compétences” avec les macronistes en annonçant sa candidature à sa réélection. LREM va donc retirer sa liste, conduite jusqu’alors par la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées. “Sophie Cluzel et des représentants de la majorité parlementaire vont intégrer le dispositif conduit par Renaud Muselier”, continue Castex, précisant que Cluzel sera en lice dans le Var.

Et le chef du gouvernement d’ajouter : “Cette union va bien au-delà d’accords d’appareils, c’est un exemple de la recomposition politique.” À l’Élysée, on note avec satisfaction que cette alliance “montre que le dépassement politique continue”. Or “c’est un des deux moteurs de l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, avec la transformation du pays”, se félicite-t-on.

La majorité prépare ce mariage depuis des mois

“Le président Muselier, que je connais bien, a employé une formule : “On s’honore à se dépasser”. Je l’ai notée, raconte Castex. Je m’y retrouve parfaitement. C’est l’enjeu du moment. Le pays est en crise, la majorité présidentielle agit, doit s’élargir et doit savoir fédérer.” Cluzel, elle, invoque une “occasion de pouvoir être encore plus forts”. L’union, “c’est ce que nous demandent les habitants de la Région”, assure-t-elle.

Voilà des mois que la majorité prépare ce mariage. D’abord par les barons locaux, les maires LR de Nice (Alpes-Maritimes), Christian Estrosi, et de Toulon (Var), Hubert Falco, préoccupés par le risque d’une victoire du Rassemblement national (RN). Les deux hommes échangent régulièrement avec Macron. En août, le chef de l’État, en résidence au fort de Brégançon (Var), en profite pour déjeuner avec Falco. “Un lien s’est créé à ce moment-là”, estime un proche du Président.

“C’est un grand moment de clarification politique”, se félicite Thierry Solère

Le terrain ayant été préparé par les deux hommes forts de la droite sudiste, les négociations s’engagent progressivement avec Muselier, conduites par l’envoyé spécial de Macron, le député Thierry Solère, ex-LR devenu conseiller à l’Élysée. “Nous nous mettons vite d’accord avec Renaud Muselier pour convenir que ses électeurs sont souvent les mêmes que ceux du Président”, raconte un proche du chef de l’État.

Martine Vassal, présidente LR du département des Bouches-du-Rhône… et secrétaire locale des LR, rejoint les discussions. Le président du groupe LREM à l’Assemblée, Christophe Castaner, élu des Alpes-de-Haute-Provence, en est aussi.  En février, dans Le Parisien, il déclare : “Je tends la main à Renaud Muselier pour qu’ensemble on se batte pour la Région.” Mi-avril, Macron déjeune successivement en tête-à-tête avec Falco puis Estrosi. Dès lors, les discussions s’accélèrent, les conditions de l’accord sont fixées département par département.

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“C’est un grand moment de clarification politique”, se félicite Thierry Solère. La majorité espère désormais que “le Sud va faire des émules”, selon un haut responsable macroniste. Le Premier ministre assure d’ailleurs qu'”il n’y a aucun obstacle de principe” à des accords dans d’autres Régions. Dans le viseur des macronistes : la Bourgogne-Franche-Comté, à propos de laquelle des discussions ont déjà lieu avec les poids lourds socialistes. Un accord dès le premier tour semble possible entre la sortante de gauche, Marie-Guite Dufay, et le candidat LREM, le maire de Nevers, Denis Thuriot. Le Grand-Est est aussi évoqué, où le sortant LR, Jean Rottner, menacé par une poussée du RN, pourrait envisager une alliance avec la ministre déléguée à l’Insertion, Brigitte Klinkert.

L’émulation pourrait-elle se poursuivre jusqu’à la présidentielle ? “C’est un accord pour des élections régionales, il est prématuré de parler d’autres échéances”, assure ­Castex. Mais les stratèges macronistes n’ont plus aucun doute sur “le rôle moteur” qu’Estrosi et Falco joueront dans la campagne de 2022, et comptent sur la future majorité régionale de Muselier, à large composante macroniste, pour le lier au Président. Encore faut-il gagner le mois prochain.

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