EXCLUSIF – Covid : la ruée sur les tests a coûté 1 milliard d’euros en décembre – Les Échos

Publié le 4 janv. 2022 à 10:03Mis à jour le 4 janv. 2022 à 10:42

Avec la cinquième vague, on n’avait jamais autant dépisté contre le Covid, malgré le déremboursement partiel des tests pour les non-vaccinés depuis la mi-octobre. Selon nos informations, une trentaine de millions de tests antigéniques ou PCR ont été réalisés en décembre, dont 28 millions ont été remboursés. La prise en charge de ces derniers, à 100 % et sans avance de frais, devrait coûter à la Sécurité sociale la bagatelle de 1 milliard d’euros pour un seul mois. Sur l’année entière, le gouvernement avait prévu une enveloppe financière de 6 milliards .

Il est vrai que décembre n’était pas un mois comme les autres. Le déferlement du variant Omicron, qui s’est superposé à la vague Delta, a provoqué plus de 200.000 contaminations détectées par jour dès Noël. Au 30 décembre, le taux d’incidence national s’élevait à 1.660 cas pour 100.000 habitants, avec un taux de positivité des tests frôlant 16 %.

De plus, les Français ont eu besoin de se faire tester avant les retrouvailles en famille ou bien avec les amis, pour les fêtes de fin d’année. Ainsi, la semaine de Noël (20 au 26 décembre), près de 7 millions de tests ont été réalisés, dont 1,55 million le 23 décembre, un record. Au total, depuis le début de l’épidémie en mars 2020, les biologistes, pharmaciens et autres personnels qualifiés auront réalisé plus de 200 millions de tests intégralement gratuits.

La baisse du coût moyen unitaire du test

La facture aurait cependant pu être encore plus lourde si l’on testait en 2021 comme on le faisait en 2020. Le sujet n’est pas le déremboursement partiel des tests, qui vise finalement peu de monde, puisque les adultes vaccinés et les enfants conservent leur prise en charge à 100 %.

C’est plutôt la baisse du coût moyen unitaire du test qui a permis de limiter l’addition. En effet, il est passé de 61 euros en décembre 2020 à 36 euros le mois dernier. Il y a un an, il y avait déjà eu un pic de 9,5 millions de tests en décembre, qui avait coûté 580 millions d’euros.

Deux facteurs jouent à la baisse. D’une part, l’Assurance-maladie a diminué les honoraires versés aux libéraux de santé qui pratiquent le dépistage, pour compenser un peu l’augmentation des volumes et la persistance de la prise en charge exceptionnelle. D’autre part, le pourcentage des tests antigéniques, nettement moins coûteux car ne nécessitant pas un passage par des machines de laboratoire, s’est accru. Ils représentent désormais 65 % du total des tests remboursés contre moins de la moitié début décembre 2020.

VIDEO. Covid-19 : les chiffres clefs de l’épidémie en France

Bonne élève de l’Europe

Au bout du compte, la France qui au début de l’épidémie peinait à faire décoller le dépistage fait partie des bons élèves de l’Europe. Lors de la semaine du 20 au 26 décembre, selon le Centre européen de contrôle des maladies, 9,3 % de la population s’est fait tester, contre 1,4 % en Allemagne – où la vague était bien plus faible. L’Italie était à 8,3 %, la Belgique à 2,3 %, et le Danemark a battu un record en testant quasiment la moitié de sa population (47,7 %).

Une chose est déjà sûre par ailleurs, le mois de janvier s’annonce à nouveau très onéreux pour la Sécurité sociale, avec des volumes de tests quotidiens supérieurs à 1 million.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading