Etats-Unis : La 5G fait toujours l’objet d’une âpre bataille

Etats-Unis : La 5G fait toujours l’objet d’une âpre bataille

Outre-Atlantique, un nouveau chapitre s’est ouvert dans le conflit ouvert entre la Federal Aviation Administration (FAA), le gendarme américain de l’aviation et la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur des télécoms. L’opposition entre les deux autorités porte sur l’utilisation du spectre de la bande C (allant de 3,4 à 4,2 GHz) par les opérateurs pour leurs réseaux 5G. Selon la FAA, il en va pourtant de la sécurité nationale. L’Autorité affirme que les appareils 5G fonctionnant dans les fréquences de la bande C peuvent causer des interférences avec certains altimètres d’avion utilisés dans les systèmes de vol et d’atterrissage automatisés. A contrario, les premiers éléments de recherche fournis par la FCC affirment que ce n’est pas le cas.

Reste que le doute demeure et ne profite pas à la 5G, loin de là. La position de la FAA a conduit l’opérateur Verizon à retarder le déploiement de son réseau 5G sur la bande C jusqu’au 5 janvier prochain, comme nous vous l’annoncions début novembre. De quoi pousser six anciens responsables de la FCC à former une alliance improbable dans le but de réfuter les affirmations de la FAA. Dans une lettre ouverte envoyée à l’actuelle présidente de la FCC, Jessica Rosenworcel, et obtenue par Bloomberg, ces six anciens responsables exhortent la FCC à empêcher que les préoccupations de la FAA ne retardent le déploiement de la 5G. Le message a été signé par les anciens présidents de la FCC, dont Ajit Pai.

Non seulement ce groupe représente un mélange de responsables démocrates et républicains de la FCC, mais il comprend à la fois l’homme responsable de l’inscription de la loi sur la neutralité du réseau dans la législation américaine, Wheeler, et l’homme responsable du démantèlement de cette loi, Pai. Dans cette missive, les anciens membres de la FCC préviennent que la « position de la FAA menace de faire dérailler les conclusions raisonnées auxquelles la FCC est parvenue après des années d’analyses et d’études techniques ». Le régulateur américain des télécommunications avait déjà déterminé en 2020 que des protections adéquates étaient déjà en place pour empêcher les appareils 5G fonctionnant sur la bande C d’interférer avec les systèmes susmentionnés.

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Des tests supplémentaires sont nécessaires, affirme la FAA

Toutes les parties concernées sont toutefois disposées à travailler ensemble. La FAA a déclaré à Bloomberg qu’elle « continuera à travailler avec les agences fédérales et les opérateurs » pour faire le point dans ce dossier brûlant, tandis que les auteurs de la lettre ont exprimé le souhait de voir les dirigeants actuels de la FCC s’allier aux responsables de la FAA pour parvenir à une résolution rapide. Alors que les services 5G continuent de se développer aux États-Unis, un espace aérien supplémentaire sera nécessaire pour supporter l’explosion des appareils fonctionnant sur les réseaux 5G. Si le spectre de la bande C est retiré de cette équation, cela pourrait retarder certains déploiements pendant des mois, voire des années.

Ces retards iraient à l’encontre des efforts de la FCC pour faire des États-Unis un leader mondial de la 5G, menaçant les investissements importants que plusieurs entreprises de télécommunications ont déjà réalisés pour développer des solutions pour les déploiements en bande C. En France, où les opérateurs déploient également leurs réseaux 5G sur cette fameuse bande C (en l’occurrence sur la bande des 3,5 GHz), la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) s’était également penchée sur la question en 2020, en exigeant des analyses techniques supplémentaires avant l’allumage de toute antenne 5G proche d’un aéroport. Celle-ci n’a pour l’heure décelé aucun dysfonctionnement de nature à perturber le déploiement des réseaux 5G sur le territoire.

Pour rappel, le fonctionnement des altimètres s’avère crucial pour le bon déroulement des vols. Ces appareils sont en effet utilisés pour indiquer l’altitude de l’appareil et assister lors de manœuvres aussi délicates qu’un atterrissage ou un décollage. D’où la préoccupation majeure pour les autorités américaines, qui craignent des interférences dans leur espace aérien.

Source : ZDNet.com

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