Espérance de vie, alcoolisme, tabagisme… Ce qu’il faut retenir du rapport de l’OCDE sur la santé des Français – Ouest-France

« Dans les dix ans qui viennent, les dépenses de santé vont continuer à croître plus vite que le PIB », indique Francesca Colombo, qui a collaboré au « panorama de la santé » publié, ce jeudi, par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’objectif de cette mine de chiffres annuelle est d’accompagner la réflexion pour développer « un système de santé plus performant ».

Ce document est publié dans un contexte de fortes tensions dans les hôpitaux français. Tout ne va pourtant pas si mal comme le montrent les chiffres publiés. Mais un important travail de prévention pourrait encore être fait pour, par exemple, diminuer plus fortement les 21 000 décès liés chaque année au tabac. Décryptage.

Une espérance de vie supérieure à la moyenne

L’espérance de vie à la naissance d’un Français reste supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE : 82,6 ans contre 80,7 ans. Pour les femmes, l’espérance de vie à la naissance est de 85,6 ans (4e rang) et de 79,6 ans (16e rang) pour les hommes.

La France fait un peu mieux que l’Allemagne : 81,1 ans mais moins bien que l’Espagne : 83,4 ans. Les États-Unis font nettement moins bien : 78,6 ans. Partout, les gains d’espérance de vie tendent à se tasser. C’est aussi le cas en France qui affiche plusieurs points de faiblesse liés au tabac, à l’alcool et aux conséquences d’une mauvaise alimentation.

La France comme les 36 pays membres de l’OCDE consacrent des sommes importantes à la santé mais « pas toujours de façon optimale », notent les auteurs de ce rapport. Si la moyenne est de 3 616 € par an et par habitant, cette somme est de 9 042 € aux États-Unis et de 4 989 € en France. C’est un peu plus en Allemagne : 5 412 €.

Dans un monde vieillissant, la maîtrise de ce poste budgétaire sera à l’avenir un enjeu clé. « Les dépenses de santé atteindront 10,2 % du PIB d’ici 2030 par rapport à 8,8 % en 2018. Ces chiffres font naître des inquiétudes liées à la viabilité financière des systèmes de santé, compte tenu notamment du fait que la plupart des pays puisent en grande partie leurs financements dans des sources publiques ».

La France comme l’Allemagne quant à elle consacre déjà 11,2 % de son PIB à ce secteur. D’où l’importance « d’accentuer les efforts de prévention et de promotion de la santé, d’améliorer l’efficience de l’hôpital et de développer les soins primaires ». En France, toujours selon cette étude, 75 000 morts pourraient être évités chaque année grâce à la prévention.

En retard contre le tabagisme

Selon les chiffres fournis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 7 millions de personnes décèdent chaque année pour avoir trop fumé. Les politiques de santé publique ont permis de faire reculer ce fléau. Le taux de tabagisme (pourcentage de fumeurs quotidiens dans la population âgée de 15 ans et plus) va de 25 % en Grèce, Turquie, Hongrie à moins de 10 % au Mexique et en Islande. Dans les pays de l’OCDE, ce pourcentage est passé de 23 % en 2007 à 18 % en 2017. Avec un 25,4 %, la France affiche un taux supérieur de plus de 7 points à cette moyenne.

Une consommation d’alcool encore trop élevée

« Le tabagisme, la consommation d’alcool et l’obésité sont les trois facteurs de risque majeur pour les maladies non transmissibles », rappelle le « panorama santé 2019 » de l’OCDE. La consommation d’alcool représente aujourd’hui l’équivalent de 100 litres de vin par habitant, soit près de 9 litres d’alcool pur. La France est le troisième pays le plus consommateur d’alcool au sein de l’OCDE avec une moyenne de 11,7 litres. En Europe, c’est la Lituanie qui affiche le chiffre le plus élevé avec 12,3 litres d’alcool pur contre 10,9 litres en Allemagne. La Suède fait partie de ceux qui s’en sortent le mieux avec 7,1 litres par habitant.

La malbouffe et ses conséquences

Aucun pays n’échappe aux conséquences d’une alimentation souvent déséquilibrée avec des conséquences sur le développement du diabète et des maladies cardiovasculaires. 55,6 % de la population des pays membres de l’OCDE est aujourd’hui en surpoids. Ce pourcentage est de 71 % aux États-Unis, de 49 % en France, de 64,3 % au Royaume-Uni, 60 % en Allemagne, 67 % en Finlande, 41,8 % en Suisse. C’est le Japon : 25,29 % et la Corée 33,7 % qui affichent le meilleur résultat dans ce domaine.

Les effets de la pollution atmosphérique sur la santé

« La pollution atmosphérique n’est pas seulement une grave menace pour l’environnement ; elle nuit aussi à la santé. Selon des projections de l’OCDE, la pollution de l’air extérieur pourrait entraîner de 6 à 9 millions de décès prématurés par an, à l’échelle mondiale, d’ici à 2060 », constate le rapport de l’OCDE. Les taux de mortalité indiquent que plus de 80 décès sont dus à la pollution en Lettonie, Hongrie et Lituanie, contre moins de 15 en Nouvelle-Zélande et au Canada. La moyenne de l’OCDE est de 39,6 décès pour 100 000 habitants.

Partager cet article Un Français tenant une cigarette, devant une pinte de bière (photo d'illustration).

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