Éric Zemmour sonne une violente charge contre Valérie Pécresse – Le HuffPost

POLITIQUE – Quatorze. C’est le nombre de fois que le candidat Éric Zemmour a prononcé le nom de Valérie Pécresse ce samedi 12 février. En meeting à Saulieu en Bourgogne, le fondateur de Reconquête! a consacré une large partie de son discours à dézinguer la candidate LR à l’élection présidentielle. Une façon pour le candidat d’extrême droite de s’adresser à l’électorat du parti de Christian Jacob, sur lequel il lorgne après avoir enregistré de nombreux ralliements venus du Rassemblement national. 

Fustigeant sa volonté de créer une “banque des jeunes” pour faciliter l’accès aux études, Éric Zemmour a raillé cette “banque du droit à l’échec” qui consiste selon lui à dire “faites n’importe quoi, c’est le contribuable qui paye”. Toujours sur le plan économique, l’ancien journaliste a ironisé sur le changement de stratégie opéré par Valérie Pécresse sur la hausse des salaires. “Si elle recule devant le Medef, qui peut croire qu’elle tiendra face aux voyous ?”, a interrogé Éric Zemmour, s’en prenant plus loin à sa volonté de créer 500.000 logements.

“Elle couvrira le pays de logements sociaux, et comme elle annonce vouloir casser les ghettos pour répartir les populations des banlieues, elle fera de chaque village un neuf-trois miniature, et il y aura en France autant de zones de non-droit que de clochers”, a-t-il poursuivi -un brin alarmiste- alors qu’il plaçait justement la ruralité et le terroir au centre de son intervention. 

“Non, Valérie Pécresse n’est pas de droite”, a insisté celui qui rêve de réunir les électorats RN et LR. “Je dis à ceux qui veulent voter Pécresse en espérant avoir un Zemmour centriste, un Zemmour ‘soft’, un Zemmour ‘light’, un Zemmour filtré, calfeutré, tamisé: avec Valérie Pécresse, vous n’aurez pas Zemmour. Vous n’aurez même pas une moitié de Zemmour”, s’est-il emporté, en s’adressant aux “Républicains lucides” qu’il invite à venir grossir les rangs de Reconquête!. 

OPA et “vote caché”

“Reconnaissez que le centre-droit de Valérie Pécresse ne vaudra pas mieux que le centre-gauche d’Emmanuel Macron. Ce sera la même lâcheté, les mêmes zigzags, la même hypocrisie, le même abandon de tous les principes”, a-t-il martelé, résumant le tout dans cette formule: “Macron contre Pécresse, c’est Big Brother contre Big Sister”. Une violente charge qui s’inscrit dans la stratégie adoptée par Éric Zemmour, qui se revendique de la “vraie droite” et ambitionne de capter l’électorat de François Fillon. 

D’où l’intérêt pour le candidat d’extrême droite de faire passer sa rivale LR pour une centriste proche d’Emmanuel Macron. L’entourage du candidat mise même sur un “vote caché” à droite qui échapperait aux radars des sondeurs. Ce dont les experts des études d’opinion doutent, puisque les sondages se font désormais sur Internet. “On a du mal à imaginer qu’un interviewé devant sa tablette ou son smartphone se mente à lui-même et minimise un vote Zemmour”, expliquait le directeur général de Ifop, Frédéric Dabi, sur Europe 1.

Quoi qu’il en soit, la tentative d’OPA d’Éric Zemmour sur l’électorat LR, que l’on observe aussi sur les réseaux sociaux, est bien réelle. La réponse de Valérie Pécresse est attendue ce dimanche au Zénith de Paris.

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