Eric Dupond-Moretti veut être « le garde des sceaux du dialogue » – Le Monde

Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, à l’Elysée, le 7 juillet.

Le nouveau ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, « ne fait de guerre à personne ». Mardi 7 juillet, alors que l’ancienne locataire de la place Vendôme, Nicole Belloubet, lui remettait les sceaux devant les caméras des chaînes d’information en continu, l’ancien avocat s’est voulu rassurant. Non, sa nomination n’est pas « une déclaration de guerre » à la magistrature, comme l’a affirmé l’Union syndicale des magistrats (USM), le syndicat majoritaire de la profession. Il a d’ailleurs des amis magistrats, qu’il « respecte » parce qu’ils sont « humains, indépendants et gourmands du contradictoire ».

Après les seize minutes de discours de sa prédécesseure et la minute trente d’applaudissements qui ont suivi, Eric Dupond-Moretti a assuré qu’il voulait « garder le meilleur et changer le pire, (…) bien sûr, dans le dialogue et la concertation, faire évoluer la magistrature dans le sens d’une plus grande ouverture sur la société et remettre à plat l’ordonnance de [19]58 », qui règlemente le fonctionnement du corps judiciaire.

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« Je souhaite être le garde des sceaux qui portera enfin, lors d’un congrès, la réforme du parquet tant attendue », a-t-il dit concernant la réforme minimale promise par Emmanuel Macron sur le pouvoir de nomination des procureurs par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Celle-ci prévoit qu’ils soient nommés, comme les juges, sur « avis conforme » du CSM, organe indépendant.

Plainte contre X

Rendant hommage à « un homme courageux, le président de la République, qui veut améliorer la justice de notre pays », le nouveau ministre de la justice a expliqué pourquoi il s’était engagé, plutôt que de tranquillement « attendre l’heure de la retraite ». Il a cité Albert Camus, puis Casamayor, pseudonyme du magistrat Serge Fuster, mort en 1988, auteur de nombreux livres critiques sur le fonctionnement de la justice, notamment la justice politique, et ancien chroniqueur au Monde.

Dans une allusion à peine voilée à l’enquête dite des « fadettes », au cours de laquelle il avait fait l’objet d’investigations pour tenter de déterminer si Nicolas Sarkozy avait été informé que son téléphone occulte était sur écoute, Eric Dupond-Moretti a affirmé qu’il veillerait « à ce que les enquêtes préliminaires restent préliminaires et ne soient pas éternelles comme c’est parfois le cas ». L’avocat avait décidé de porter plainte contre X pour « violation de l’intimité de la vie privée et du secret des correspondances » et « abus d’autorité », mais, lundi, l’Elysée a fait savoir que le nouveau garde des sceaux renonçait à toute forme de poursuite.

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