Episode de gel : le gouvernement français va activer le régime de calamité agricole – Le Monde

Arrosage automatique d’un vignoble gelé de Chablis, mercredi 7 avril.

Le gouvernement va déployer le régime de calamité agricole à la suite d’un événement « particulièrement difficile », l’épisode de gel qui a touché de nombreuses régions et cultures ces derniers jours, a annoncé jeudi 8 avril au soir Julien Denormandie, ministre de l’agriculture.

« Notre mobilisation est totale pour que les mesures d’accompagnement soient mises en place le plus rapidement possible », a précisé le ministre sur France Info.

« On va étudier également les dispositifs fiscaux habituels que nous pouvons mettre à disposition de ces agriculteurs qui sont face à ces difficultés », a-t-il ajouté, tout en précisant qu’il est encore trop tôt pour déterminer le coût exact des dégâts, notamment car d’autres épisodes de gel sont à craindre ces prochains jours.

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Une chose est déjà sûre à ce stade, « les pertes sont importantes », a prévenu le ministre. Celui-ci a par ailleurs promis la pleine mobilisation des assureurs et des banquiers pour accompagner les exploitants touchés.

De nombreuses régions touchées

« On est aujourd’hui face à une situation qui est tout à fait exceptionnelle, qui est particulièrement difficile, qui touche un grand nombre de cultures, la viticulture bien sûr, l’arboriculture, mais aussi les grandes cultures comme celles de la betterave, du colza », a détaillé M. Denormandie, évoquant une « violence assez inédite ».

« On est en train de faire l’évaluation chiffrée, ce qu’on constate c’est que énormément de régions sont aujourd’hui impactées, que ce soit au nord de l’Ile de France jusqu’au sud-est et une partie du centre du pays. »

Un grand nombre de cultures sont potentiellement atteintes sur un large secteur allant du nord de la France à la vallée du Rhône, en passant par le Bordelais. « Dans de nombreuses régions, du nord au sud et de l’est à l’ouest, les dégâts sont impressionnants chez les viticulteurs et chez les arboriculteurs. La détresse est grande aussi dans le monde des grandes cultures ! Les impacts sur le colza, en pleine floraison, sont dramatiques, comme sur les semis de betteraves : de très nombreux planteurs vont devoir ressemer plus de la moitié de leur surface », souligne le syndicat agricole majoritaire FNSEA, dans un communiqué.

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« On sait déjà qu’on va avoir une très faible récolte en 2021 », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Jean-Marie Barillère, président du CNIV qui réunit les interprofessions des vins AOP et IGP. Le gel, qui a commencé à sévir il y a quatre jours, a « touché 80 % du vignoble français ». « Les arboriculteurs et les viticulteurs viennent de vivre une semaine noire », résume-t-il. Selon le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), il est « déjà certain que ce gel du printemps impactera sévèrement le volume de la récolte 2021 ».

Des aides réclamées

La FNSEA avait, plus tôt, appelé « à une réaction rapide des pouvoirs publics » qui doivent « envisager dès à présent les mesures d’indemnisation permettant à chacun de passer l’année difficile qui s’annonce ». Emmenés par la sénatrice de la Gironde Nathalie Delattre (Mouvement radical), les élus de la vigne et du vin ont appelé à « un véritable plan de sauvetage » de la filière viticole.

En outre, une trentaine de députés du groupe d’études « Vigne, vin et œnologie » de l’Assemblée ont adressé une tribune au ministre de l’agriculture afin qu’il active « tous les outils collectifs qui existent pour diminuer l’impact d’une perte de production, mais aussi de réfléchir à des aides supplémentaires, afin d’éviter que des domaines disparaissent ».

Le Monde avec AFP

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