ENTRETIEN. Présidence des Républicains : “Ils doivent faire passer des messages”, estime le politologue Bruno – franceinfo

Pour le politologue, Les Républicains joue une partie de leur avenir dans cette élection alors qu’ils ont perdu en cinq ans 150 000 adhérents, rappelle Bruno Cautrès.

“On est vraiment à la croisée des chemins. Les Républicains doivent impérativement faire passer des messages, en particulier à leurs adhérents” avec cette élection, estime Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), dimanche 4 décembre sur franceinfo. Il souligne également que l’issue de cette élection, qui voit s’affronter le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, le sénateur de Vendée Bruno Retailleau, et le député du Lot Aurélien Pradié, déterminera “le positionnement stratégique” du parti en vue de la présidentielle de 2027.

franceinfo : Est-ce que c’est un moment charnière pour le parti de droite après la déroute de Valérie Pécresse à la dernière présidentielle ?

Bruno Cautrès : Oui, sans aucun doute. On n’arrête pas de dire que les Républicains ont des moments charnières, mais là, on est vraiment à la croisée des chemins. Les Républicains doivent impérativement faire passer des messages, en particulier à leurs adhérents. C’est le premier enjeu pour eux aujourd’hui : se montrer à eux-mêmes et montrer à l’extérieur que les Républicains existent encore. On dit qu’ils sont 91 000 adhérents. Il faut se rappeler qu’en 2015-2016, ils n’étaient pas moins de 240 000. Ça donne une idée de la chute vertigineuse. Mais ça n’est peut-être pas le plus grave. Les vrais enjeux, ce sont plutôt le positionnement idéologique et surtout, la clef de voûte, le positionnement stratégique. Que veulent les Républicains pour la prochaine élection présidentielle ? Quel profil de candidat ?

Une partie de la prochaine élection présidentielle, en 2027, se joue aujourd’hui pour Les Républicains, pour la droite ?

Oui, d’une certaine manière. D’abord, on a un candidat, Eric Ciotti, qui a dit très vite que s’il était élu, son candidat serait Laurent Wauquiez. Donc si c’est Eric Ciotti qui est finalement choisi, on saura à peu près qui pourrait être dans les starting-blocks. Mais cette question du candidat à la présidentielle, c’est avant tout une question d’orientation idéologique. Est-ce que c’est un parti qui se projette comme pouvant gagner la présidentielle sur les thèmes régaliens ? Ou est-ce que ce parti va revenir sur les fondamentaux, en particulier sur l’économie en expliquant par exemple que dix ans de macronisme se seraient traduits selon eux par plus de déficit ? Beaucoup de dépenses ? Ces thèmes parlent au cœur de cible des Républicains.

Ce scrutin est aussi regardé de près par l’exécutif aujourd’hui, notamment par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ?

Sans aucun doute. La dernière interview d’Elisabeth Borne à propos des retraites a multiplié au fond les appels du pied aux Républicains en faisant plusieurs références au Sénat, ou à l’attitude des Républicains. Donc, du côté de l’exécutif, on joue un jeu qui serait d’essayer de forcer la main aux Républicains et, à travers  la réforme des retraites, de les faire basculer de facto dans la majorité présidentielle. 

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